4ème Conférence de l’Association Internationale de recherche en didactique de l’histoire et des sciences sociales (AIRDHSS)
Université Paris Diderot, France
6 au 8 juin 2018
« Citoyenneté, identité et altérité »
La citoyenneté est une des principales finalités de l’enseignement de l’histoire, de la géographie et plus largement des sciences sociales à l’école. Mais les modèles, parfois sous-jacents, de la citoyenneté se sont modifiés au fil du temps, entre adhésion à la nation, adhésion à des principes démocratiques et républicains, adhésion à la construction européenne, ou encore adhésion à des principes d’ouvertures interculturelles. En France par exemple, l’enseignement de l’histoire et de la géographie a été généralisé sous la troisième république pour faire adhérer les élèves à ses valeurs et ses principes.
Selon ces modèles, des facettes différentes de l’identité peuvent implicitement être valorisées : identité nationale, identité collective, identité culturelle, identité singulière. Cela joue également sur la façon dont l’Autre est reconnu et pensé : selon une logique d’intégration, d’assimilation ou d’inclusion. Du melting pot au salade bowl : l’altérité devient une composante de la citoyenneté qui se décline désormais au pluriel. Ces questions sont présentes tout autant dans des dispositifs d’éducation à, que dans l’enseignement de l’histoire, de la géographie et plus largement des sciences sociales ; les changements évoqués questionnent leurs fondements épistémologiques ainsi que leurs démarches pédagogiques et didactiques. Comment citoyenneté, altérité, identité sont-elles envisagées et prises en charge par l’histoire, la géographie, les sciences sociales et les éducations à, à l’école ou dans des dispositifs d’éducation informelle ? Ce questionnement se décline en 3 axes.
Axe 1 : Enjeux et fondement épistémologiques de l’éducation à la citoyenneté.
En quoi les sciences sociales sont-elles porteuses de savoirs propices à l’éducation à la citoyenneté ? Quels sont les objets de savoir dans lesquels s’ancre la question de la citoyenneté ? Ces questions amènent à interroger la disciplinarité de la citoyenneté par un prisme épistémologique et didactique.
La citoyenneté soulève des défis épistémologiques en ce qu’elle pose des tensions entre aspirations civiques liées à des valeurs et aspirations scientifiques visant plutôt la déconstruction critique des identités. Par ailleurs, elle exige une orientation vers le présent, tandis que l’étude du passé exige un détachement du présent, afin de comprendre le passé dans sa propre logique.
En géographie, en quoi la confrontation à l’autre, à l’ailleurs, à l’avant peut-elle être génératrice d’une identité partagée ? Inversement, en quoi la mise en récit relative au territoire national peut-elle susciter une identité collective ?
L’émergence de l’identité et de l’altérité comme dimension et enjeu de l’éducation à la citoyenneté questionne également la définition de la citoyenneté et les démarches affiliées, ce qui constitue le deuxième axe de cet appel à communication.
Axe 2 : Citoyenneté, altérité et identité : quelles démarches pour enseigner ? Quelles places dans les curriculums et les manuels scolaires ?
Quelles sont les démarches préconisées et mises en œuvre par les enseignants pour enseigner ou éduquer à la citoyenneté, l’altérité et l’identité ? Comment les enseignants sont-ils formés pour prendre en charge ces questions ?
Est-ce que l’émergence de l'altérité comme dimension de la citoyenneté modifie les pratiques enseignantes ? Est-ce que l’émergence d’un questionnement autour de l’identité et de la citoyenneté constitue une question socialement vive ? Si oui, cette question est-elle traitée comme telle ou bien la dimension politique est-elle évincée de son enseignement ?
Comment ces aspects sont-ils pensés, ou non, dans les curricula, mais aussi dans les manuels scolaires et autres ressources d’enseignement ? Selon quelles variations, quelles permanences, quels implicites ?
Par ailleurs, les injonctions aux pratiques commémoratives ont-elles des effets sur la façon de penser citoyenneté, identité, altérité ?
Axe 3 : Les acteurs de l’éducation à la citoyenneté
L’école et les disciplines scolaires ne sont pas les seules institutions à prendre en charge l’éducation à la citoyenneté, à l’altérité et aux questions identitaires. D’autres acteurs, notamment dans l’éducation non formelle (les musées, les associations, les familles) sont également confrontés à ces objets et aux questions qu’ils soulèvent. Qui sont les acteurs concernés ? Quels savoirs et discours produisent-ils sur la citoyenneté, l’altérité et l’identité ? Quelles démarches mettent-ils en œuvre ? Quand ces acteurs sont partenaires de l’école, comment s’opère l’articulation avec les disciplines scolaires concernées ?
Nous vous invitons à soumettre une proposition de communication sur ces questions ou de symposium.
Les propositions de communication feront environ 3000 signes et préciseront le cadre théorique, la méthodologie et les principaux résultats. La bibliographie comprendra entre 3 à 5 références données selon les normes APA6.
Les propositions de symposium comprendront 3 ou 5 communications. Elles comprendront une présentation de la problématique du symposium de 3000 signes environ et le détail des communications qui respecteront les normes ci-dessus.
L’ensemble des propositions parviendra à airdhss2018@gmail.com au plus tard le 31 octobre 2017 en mobilisant la feuille de style dédiée à cet effet.
La 4ème Conférence internationale de l’AIRDHSS est co-organisé avec le Laboratoire de Didactique André Revuz et l’Université Paris Diderot.
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