LA PENSÉE CRITIQUE: QUOI ET COMMENT ?
Dans l’enseignement de l’histoire et de la géographie,
dans l’éducation à la citoyenneté
Louvain, 8 – 9 juin 2017
On considère le développement de la pensée critique comme un but essentiel de l'enseignement. La pensée critique figure comme perspective cruciale dans beaucoup de domaines, tant spécifiques que pluridisciplinaires. Alors que l'importance de la capacité à penser d'une façon critique fait l’unanimité, on est loin du consensus sur la nature de la notion. Les scientifiques s'accrochent à de nombreuses acceptions. Certains la réduisent à des savoir-faire (telle la pesée d'arguments contradictoires); d'autres la tiennent comme un simple phénomène cognitif, sans privilégier l'attitude du penseur critique (par exemple en lui récusant tout pouvoir argumentatif). Un autre aspect de débat porte sur la question de savoir si le développement de la pensée critique bénéficie d’un domaine d’approche spécifique, ou si elle peut être considérée d’un point de vue général comme une habileté ou une posture interdisciplinaire. Chez les érudits, mais aussi dans l'enseignement, le concept de pensée critique reste peu clarifié. La littérature n’est pas souvent explicite sur ce qui doit entrer dans le concept. Autrement dit, les textes manquent de précision.
Cela soulève des questions importantes pour l’enseignement de l’histoire et de la géographie, ainsi que pour l’éducation à la citoyenneté. Trois d’entre elles orienteront la thématique et les axes de ces troisièmes Rencontres de l’AIRDHSS:
1) Comment conceptualiser la pensée critique? Le développement de la pensée critique bénéficie-t-il d’une approche spécifique ou plutôt interdisciplinaire et générale ?
Comment la pensée critique peut-elle être conceptualisée ? Permet-elle de faire la distinction en vérité entre fiction (Wahrheit et Dichtung) ? Concerne-t-elle plutôt la prospective ? Ou alors son champ est-il tout simplement ailleurs ? Est-elle liée aux fondements épistémologiques d'une discipline et, par extension, d’une discipline scolaire apparentée ? Relève-t-elle de connexions spécifiques à un domaine ou ceux-ci sont-ils applicables transversalement ? Quant aux textes officiels spécifiques à un domaine disciplinaire, tels que programmes ou objectifs, en quoi sont-ils concernés par ces questions ? Nous accueillons des communications qui relient les fondements épistémologiques d’une discipline et de ses domaines scolaires apparentés avec la notion de pensée critique, des communications qui parallèlement envisagent de traiter le double aspect spécifique et interdisciplinaire de la pensée critique.
2) Comment développer la capacité des élèves du secondaire à penser de façon critique ?
La manière avec laquelle l'éducation réussit à développer les capacités de pensée critique des élèves varie, elle peut aussi se révéler limitée. Dans leurs hypothèses, les chercheurs pointent en particulier la tâche des enseignants qui ne savent pas toujours comment encourager et évaluer la pensée critique des élèves. La recherche montre que les enseignants considèrent la pensée critique comme importante, qu’ils espèrent que leur pratique aide les étudiants à la développer, bien qu'ils puissent rester très incertains sur les modalités d’une didactique efficace dans ce domaine. Nous accueillons des communications qui décrivent et analysent les instruments de mesure permettant de construire en classe un développement de la pensée critique (spécifique ou transversale à un domaine) chez les élèves. Également, des communications qui présentent des stratégies efficaces fondées empiriquement (liées aux méthodes d'enseignement, à l'utilisation de documents, etc.), de nature à favoriser le développement de la pensée critique des élèves.
3) Comment renforcer la capacité des futurs enseignants à appliquer des stratégies favorisant la pensée critique tout au long de leur formation et plus tard dans leur enseignement ?
La recherche indique que les élèves témoignent d'une capacité plus développée au sein d'une discipline dans laquelle ils ont exercé la pensée critique que dans celles où cela n'a pas été mis en oeuvre. Cela montre l'importance du rôle de l'enseignant dans un tel processus complexe d'apprentissage. Le constat soulève d’emblée la question de la formation des futurs enseignants relativement à la promotion du domaine de la pensée critique chez les élèves. Là encore, nous accueillons des communications qui proposent des pratiques fondées empiriquement et contribuant à renforcer la capacité des futurs enseignants à appliquer les stratégies favorables à l’essor de la pensée critique chez leurs élèves.
MODALITÉS DE DÉPÔT DES COMMUNICATIONS
Les demandes de contributions, d’une demi-page environ, accompagnées de renseignements sur le statut du chercheur/formateur requérant et sur son institution de rattachement, ainsi qu’un court cv sont à envoyer en anglais ou en français, avant le 31 décembre 2016, à l’adresse suivante :
Karel Van Nieuwenhuyse (KU Leuven): irahsse@kuleuven.be
Le comité scientifique procédera à la sélection des communications, avec une réponse avant le 31 janvier 2017. Après le colloque, une sélection des contributions sera publiées dans un volume spécial des actes de l’AIRDHSS.
INSCRIPTION
L’inscription au colloque est gratuite mais, pour des raisons pratiques, il faut s’inscrire avant le 31 décembre 2016. Veuillez envoyer un e-mail à irahsse@kuleuven.be avec votre nom et institution de rattachement.
Comité scientifique:
Pierre-Philippe Bugnard (Université de Fribourg), Luigi Cajani (Sapienza Università di Roma), Ellen Claes (KU Leuven), Fien Depaepe (KU Leuven), Tom De Paepe (UGent), Jean-Louis Jadoulle (Université de Liège), An Steegen (KU Leuven), Karel Van Nieuwenhuyse (KU Leuven).
Comité local d'organisation:
Ellen Claes (KU Leuven), Fien Depaepe (KU Leuven), Tom De Paepe (UGent), Jean-Louis Jadoulle (Université de Liège), An Steegen (KU Leuven), Karel Van Nieuwenhuyse (KU Leuven).
Direction de l'AIRDHSS/ (2016-2019):
Félix Bouvier (Université du Québec à Trois-Rivières), Pierre-Philippe Bugnard (Université de Fribourg), Luigi Cajani (Sapienza Università di Roma), Théodora Cavoura (University of Athinai), Nadine Fink (Haute école pédagogique Vaud/ Université de Genève), Caroline Leininger-Frézal (Université Denis Diderot Paris 7), Karel Van Nieuwenhuyse (KU Leuven).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire