entete

DE LA RECHERCHE A LA FORMATION

Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)

vendredi 20 décembre 2019

Dehors, j’apprends


Une ouvrage de Christine Partoune – Décembre 2019


Désormais, le monde peut être découvert par Internet et les enfants sont fascinés par les jeux électroniques. La plupart ne jouent plus dehors. On commence à mesurer les ravages de cette tendance sociétale : la perception empirique de l’environnement s’évanouit, les fantasmes et les peurs à l’égard de l’Autre prennent le pas sur la connaissance, de plus en plus d’enfants sont en surpoids et ont du mal à coordonner leurs mouvements, etc.

Pourtant, aller au contact de la nature, de la cité, et de leurs habitants dans la réalité tangible, est une expérience vitale pour le développement de l’enfant, que ce soit en famille ou à l’école. Connaitre par l’expérience concrète, affiner ses capacités de perception, cultiver sa curiosité, développer sa sensibilité et son attachement à l’égard de son milieu de vie, évaluer la qualité de l’environnement et contribuer à son amélioration s’apprennent mieux sur le terrain plutôt que via un tableau interactif.

Cet ouvrage est un plaidoyer pour que l’École prenne ces constats en considération. Il convient en effet d’adopter des changements structurels en formation initiale des enseignants pour que ces derniers adoptent la pédagogie extramuros –en dehors des murs de la classe. Il s’adresse aux responsables politiques de l’éducation, aux formateurs d’enseignants et aux enseignants, ainsi qu’aux animateurs qui proposent des activités d’éducation relative à l’environnement sur le terrain. Il intéressera aussi les parents en général et les personnes qui s’investissent dans la création d’une école alternative ou qui cherchent des repères pour choisir une école correspondant à leurs valeurs.

AUTEURE : Christine Partoune, avec la collaboration d’Hervé Bernard, Anne-Catherine Grodos et Gilles Meunier

EDITEUR : Edi.pro ©
Esplanade de l’Europe, 2 Bte 5 à 4020 Liège (Belgique)
http://www.edipro.info

Disponible à la librairie de la Maison de l’Environnement (rue Fusch 3, 4000 Liège) ou à commander en ligne sur https://www.edipro.eu/fr/home/415-dehors-j-apprends.html


vendredi 6 décembre 2019

Séminaire du projet ApprES « Espaces d’apprentissages » - Laboratoire ÉMA (École – Mutations – Apprentissages)


Le prochain séminaire aura lieu le jeudi 16 janvier de 14h à 16h 30 en salle B 018 à l’INSPÉ sur le site de Gennevilliers (UCP).


Ce sera l’occasion de faire le point sur des recherches en cours au sein de notre groupe. Quatre présentations seront suivies d’un temps de discussion :
  • Juliette FRANÇOIS et Isabelle GROSSETÊTE
    Enseigner / apprendre en 2020 dans une école construite en 1932
  • Pascal CLERC
    Quels espaces pour un projet d’éducation intégrale ? L’école Amorim Lima de São Paulo
  • Claire de SAINT MARTIN
    Les effets d’un espace d’apprentissage délocalisé : analyse d’un espace scénique
  • Julie DUVAL
    Géographie des dispositifs ULIS et pratiques inclusives
Pour plus d’informations : pascal.clerc(at)u-cergy.fr


La précédente journée d'étude AppES était consacrée aux liens existants entre les apprentissages et les lieux où ils se déroulent. Ces lieux facilitent-ils l’inclusion de tous les élèves ? Faut-il désormais sortir des écoles pour apprendre ? Doit-on repenser les salles de classes, les espaces dans l’école ou l’établissement ? En quoi les dispositifs spatiaux conditionnent-ils les apprentissages ? Qu’en est-il dans d’autres pays ?


mardi 3 décembre 2019

Raisonner en Géohistoire

Le site Gaïaclio vient de publier un travail sur le raisonnement en géohistoire avec des exemples issus des programmes du secondaire. Pour découvrir ce travail, cliquez ici.

lundi 18 novembre 2019

Penser les frontières des savoirs dans et sur le monde social


Quels apprentissages des élèves face aux enjeux contemporains ?

Une bonne partie des diaporamas des intervenants qui ont participé au Colloque international des didactiques de l'histoire, de la géographie et de la citoyenneté (26-28 juin 2019) sont disponibles en ligne sur le site de l'Université de Genève : https://www.unige.ch/didactiquesHGC2019/presentations-des-auteurs/

Atelier 1 : Apprentissages en dehors du contexte scolaire (1) - Modération : David Lefrançois


La visite extra-muros : pluralité des lieux et mode d'accès aux savoirs en géographie, Matthias Kowasch (HEP de Styrie) et Sylvie Joublot Ferré (HEP Vaud)

Atelier 2 : Le choix des savoirsModération : Marc-André Ethier
Quels savoirs pour quelles conceptions de la discipline ? L'histoire scolaire en Suisse romande : finalités théoriques et points de vue des élèves, Aurélie de Mestral (Université de Genève)

Enseigner les questions liées aux changements climatiques : défis et enjeux d'une nécessaire (dé)construction et reconstruction de savoirs pour agir sur le monde, Philippe Hertig (HEP Vaud)

Comment les futurs enseignants interprètent-ils les problèmes et les conflits contemporains ? 

Une enquête en formation initiale pour l'éducation à une citoyenneté globale critique, Neus González-Monfort & Antoni Santisteban (Université Autonome de Barcelone)

Atelier 3 : Représentations et pratiques - Modération : Charles Heimberg


Enseignante et chercheure en didactique, deux mondes en tension productive pour la connaissance des processus d'apprentissage ? Soizic Morvan (Université de Nantes)



Atelier 4 : Savoirs de sens commun et savoirs disciplinaires - Modération : Nadine Fink

Transcender les frontières entre les registres de savoirs : la géographie expérientielle, Pierre Colin, Sophie Gaujal, Florence Giry, Catherine Heitz & Caroline Leininger-Frézal (IREM de Paris)

L'apprentissage de l'histoire, entre différents registres de pensée, Christian Mathis (HEP Zurich) et Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke)

Les historien.nes, les didacticien.nes, les enseignant.es, les élèves et la pensée historienne : frontières et processus d'"élémentation", Arnold Sosthène Meboma Ntouala (Université de Genève)

Atelier 5 : Quand les élèves enquêtent (1er étage) - Modération : Anne Sgard

Enquêter sur des sources et réfléchir sur l'enquête : un dispositif de problématisation en histoire au gymnase, Sylvain Doussot (Université de Nantes) et Etienne Honoré (HEP Vaud)

Apprendre à enquêter en géographie à l'école primaire. Etude de cas portant sur les déplacements pendulaires, Alain Pache (HEP Vaud)

Symposium 1 : Penser l'enseignement de l'histoire, de la géographie et de la citoyenneté au prisme des frontières du genre, Karine Duplan (Université de Genève), discutante

Former à une pédagogie de l'égalité, Isabelle Collet (Université de Genève)



Prendre place dans la cour et les couloirs : l’apprentissage de compétences spatiales genrées, Muriel Monnard (DIP Genève)

Quels enjeux et quelles pratiques pour une éducation à la sexualité non-genrée ? Gaël Pasquier (Université Paris Est Créteil)

Symposium 2 : L'enseignement de la géographie : entre découpages des savoirs et construction d’un curriculum de l’élémentaire à l’entrée à l'université. A partir du cas français, Philippe Hertig (HEP Vaud), discutant

Des finalités faiblement conçues pour une discipline géographique qui peine à penser en termes de curriculum, Sylvain Genevois (Université de La Réunion) et Jean-François Thémines (Université de Caen Normandie)

Ruptures et continuités dans les programmes de géographie du 1er degré, Xavier Leroux (Université d’Artois) et Philippe Charpentier (Université de La Réunion)

Du développement durable aux changements globaux et à la transition écologique : appréhender les changements environnements par le prisme sociétal, Caroline Leininger-Frézal (Université Paris Diderot), Florence Giry (ESPE d’Orléans), Eliane Perrin (Université Paris Diderot) et Christine Vergnolle-Mainar (Université Jean Jaurès)


Symposium 3 : Usages de la fiction, des humanités numériques et des nouveaux patrimoines en enseignement de l'histoire, David Lefrançois (Université du Québec) et Marc-André Éthier (Université de Montréal), discutants


La télévision en classe d’histoire, Alexandre Lanoix (Université de Montréal) et Olivier Côté (Musée canadien de l’histoire, Québec)

« Rome » : un usage mutuel de la série télévisuelle et des sources historiques pour enseigner un événement historique, Thierry Desjardins (Université de Montréal)

Usage du roman historique à travers deux modes d’accès aux savoirs : lecture littéraire et pensée historienne, Audrey Bélanger et Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke)

Parcours de lecteurs dialectiques au secondaire en classe d’histoire, Jean-François Boutin et Virginie Martel (Université du Québec)

Le casse-tête : jouer à chercher avec des élèves non-lecteurs, Julia Poyet et Julie Noël (Université du Québec)


Table ronde : Agir sur le monde
Avec Jean-Charles Buttier (Université de Genève), Pascal Clerc (Université de Cergy Pontoise), Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke)
                            Discutant : Charles Heimberg (Université de Genève)

Symposium 4 : Le témoignage oral entre mémoire et passé : ressource ou obstacle à l’apprentissage scolaire de l’histoire, Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke), discutante


Le témoignage en classe ou auprès de la classe : avec quels apprentissages de la critique de sources ? Charles Heimberg (Université de Genève)


Atelier 6 : Quelles ressources pour construire le savoir ? - Salle MR 150 - Modération : Alexia Panagiotounakos


La branche chocolatée: quels sont les apports d'une matrice interdisciplinaire pour traiter de cet objet d'étude à l'école, Philippe Hertig (HEP Vaud), Philippe Jenni (Université de Genève), Alain Pache (HEP Vaud), Patrick Roy (HEP Fribourg)


Atelier 7 : Apprentissages en dehors du contexte scolaire (2) - Modération : Caroline Leininger


Apprentissages en montagne. Enjeux autour d'une éducation populaire récréative de plein air, Léa Sallenave (Université de Genève)

Atelier 8 : Construire un rapport critique aux savoirs - Modération : Bénédicte Girault


Le programme québécois d'éducation financière : une citoyenneté et un rapport à la justice sans agentivité ? David Lefrançois (Université du Québec), Cambron-Prémont Amélie (Université du Québec) et Marc-André Éthier (Université de Montréal)

Table ronde : D’où viennent les savoirs ?
Avec Dominique Chevalier (Université Lyon I), David Lefrançois (Université de Québec), Sylvain Genevois (Université de La Réunion). Discutante : Anne Sgard (Université de Genève)


L'enseignement en situation coloniale et postcoloniale. Perspectives croisées.


Appel à contribution pour un numéro spécial de la revue Tsingy :
Revue de Sciences humaines, Sud-Ouest de l’océan Indien (numéro 24).
http://revuetsingy.canalblog.com/

Responsable scientifique du numéro thématique
Pierre-Éric FAGEOL, Université de La Réunion, ICARE (EA 7389)

Comité d’expertise
Pascale BARTHELEMY, ENS Lyon, LARHRA (UMR5190)
Frédéric GARAN, Université de La Réunion, OIES (EA 12)
Claude PRUDHOMME, Université Lumière - Lyon 2, LARHRA (UMR5190)
Célestin RAZAFIMBELO, ENS Antananarivo, CIRD
Rebecca ROGERS, Université Paris-Descartes, CERLIS (UMR 8070)
Nathalie WALLIAN, Université de La Réunion, ICARE (EA 7389)

Argumentaire

L’histoire de l’enseignement en situation coloniale fait l’objet de profonds renouvellements (Barthélémy Pascale, 2010). La place désormais accordée aux acteurs (Labrune-Badiane Céline & Smith Étienne, 2018) et aux pratiques d’enseignement ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur l’efficience d’une école coloniale qui dépasse le seul cadre de la mission civilisatrice et de la politique d’assimilation (Léon Antoine, 1991). Du curriculum prescrit au curriculum réel, des discours scolaires aux pratiques de classe, des cadres officiels de référence à l’émergence de nouvelles référentialités coloniales, les perspectives de recherche sont désormais à la croisée de divers champs convoquant tout à la fois une histoire sociale de groupes professionnels issus du milieu éducatif (Duteil Simon, 2009) et une histoire des fondements didactiques et pédagogiques de l’enseignement colonial. La circulation de modèles pédagogiques depuis les métropoles et entre les colonies interroge également les mobilités impériales et le rôle des acteurs sur les stratégies éducatives coloniales dans une perspective transnationale et trans-impériale (Rogers Rebecca, 2019 ; Matasci Damiano, 2015).

Les propositions pourront s’insérer dans une ou plusieurs des thématiques suivantes :
- Adaptation de l’enseignement au milieu colonial,
- Pratiques de classes et supports d’enseignement,
- Évaluation des élèves, des enseignants et des dispositifs,
- Témoignages et récits des acteurs,
- Formation des maîtres et des enseignants,
- Le rôle des missions et des acteurs religieux,
- Héritages postcoloniaux.

Tout en prenant en compte les particularités de l’océan Indien, les propositions émanant d’autres aires coloniales permettront d’établir d’utiles comparaisons.

Modalités et calendrier
Les propositions d’articles sont à envoyer à Pierre-Éric FAGEOL (pierre-eric.fageol@univ-reunion.fr) et Frédéric GARAN (frederic.garan@univ-reunion.fr) pour le 10 janvier.
Si votre proposition est retenue, les articles seront à envoyer pour mi-juillet en vue d’une publication lors du second semestre 2020.

Références bibliographiques

  • Barthélémy Pascale, « L’enseignement dans l’Empire colonial français : une vieille histoire ? », Histoire de l’éducation, n°128, 2010.
  • Duteil Simon, Enseignants coloniaux. Madagascar, 1896-1960, Thèse de l’université du Havre, 2009.
  • Labrune-Badiane Céline & Smith Étienne, Les Hussards noirs de la colonie - instituteurs africains et « petites patries » en AOF (1913-1960), Paris, Karthala, 2018.
  • Léon Antoine, Colonisation, enseignement et éducation, Paris, L’Harmattan, 1991.
  • Matasci Damiano, L’école républicaine et l’étranger, Lyon, ENS Éditions, 2015.
  • Rogers Rebecca, « Conversations About the Transnational : Reading and Writing the Empire in the History of Education », dans Eckhardt Fuchs & Eugenia Roldán Vera, The Transnational in the History of Education. Concepts and Perspectives, Londres, Palgrave Macmillan.

lundi 11 novembre 2019

Blog "Enseigner la géographie" de Bénédicte Tratnjek


Blog Enseigner la géographie :
http://enseigner-la-geographie.jimdofree.com/blog/


Site d'échanges de ressources (lectures, séquences /séances didactiques, pratiques pédagogiques) autour de l'enseignement de la géographie (primaire et secondaire) réalisé par Bénédicte Tratnjek.
 
Ce site a trois objectifs principaux :
  • La partie "blog" complète la démarche de la page Facebook "Enseigner la géographie" (accessible sans compte, lancée en mai 2019) en proposant un support plus pérenne, permettant de retrouver les partages de ressources par rubrique et par mot-clef. Le blog comporte plusieurs rubriques :
    • Voir / Entendre : des partages de ressources cartographiques, radiophoniques, infographies, etc.
    • Lire : des partages autour de publications (articles, billets de blogs, ouvrages),
    • Enseigner : des partages de ressources didactiques ou pédagogiques touchant à l'enseignement de la géographie,
    • GéoActu : Des billets d'analyse plus approfondis autour d'une actualité (médiatique, scientifique, événementielle, etc.),
    • Géofiche : des fiches de synthèse sur des points précis de la géographie (rubrique à venir à l'été 2020).
  • Le partage de méthodes à destination des élèves pour l'enseignement de la géographie dans le primaire et le secondaire.
  • Dans un second temps (été 2020), le site accueillera le plus possible des ressources permettant des adaptations (différenciation pédagogique, adaptation aux élèves à besoins spécifiques, etc.) spécifiques à l'enseignement de la géographie (et notamment aux difficultés que peuvent poser certains troubles dans la transmission du langage cartographique).

Parmi les articles déjà consultables :

dimanche 13 octobre 2019

Anthropolgie et géographie : dialogues passés, présents et futurs


Anthropology and Geography : Dialogues Past, Present and Future 


http://www.therai.org.uk/conferences/anthropology-and-geography/

BRITISH MUSEUM/SOAS/RGS, 4-7 JUNE 2020

The Anthropology and Geography : Dialogues Past, Present and Future conference is jointly organised by the RAI, the RGS, the British Academy, the Department of Anthropology and Sociology at SOAS, and the BM’s Department for Africa, Oceania and the Americas. The conference will be held in SOAS, Senate House, and the Clore Centre of the British Museum. The opening, keynote lecture will take place at the RGS on the evening of 4 June.

The RAI believes that anthropology and geography should be close, all the more so as the two disciplines have so much in common, both today and in the past. It hopes very much that through this conference, existing dialogues can be explored and further conversations take place on a host of vital issues including the Anthropocene, definitions of ethnology, methodology and fieldwork, contemporary understanding, education and public awareness, and the place of our disciplines in the modern world. We hope equally that this will lead to a shared intellectual understanding of our past and the emergence of the two disciplines, and an even closer engagement in the future, particularly in terms of emerging fields of mutual interest: e.g. digital media, geospatial mapping, and satellite photography.

Informal enquiries may be made to info@therai.org.uk

Call for Panels opens 1 May 2019 and closes 2 September 2019

Call for Papers opens 23 September 2019 and closes 8 January 2020 Registration opens 24 February 2020

Please consider submitting a proposal for our panel below.

Title of the panel : What sort of collaborations between geography and anthropology when teaching in schools ? (And not only). 

http://nomadit.co.uk/conference/rai2020#8361

Convenors : Philippe Charpentier, Georgeta Stoica, Cufr Mayotte

Long abstract :

What sort of collaborations between geography and anthropology when teaching in schools ? (and not only) This panel will search to explore the different forms of collaborations that (may) exist between geography and anthropology when geography is taught as a discipline to the future generations (elementary, secondary but also post-graduate schools or university) and when anthropology has to find a better place. We invite proposals for papers exploring research-oriented, theoretical papers, historical practices, creative collaboration, practices testimonies in relation to the way we teach geography and/or anthropology. Here are some questions in relation with this panel that we would like to address : What empirical and theoretical methodologies are used to permit this collaboration by the teachers ? For what questions do the teachers use concepts, methodologies from the anthropology when they teach geography ? Why is it important to use anthropological method, concepts, questions when we teach geography ? What are the actual geographic themes taught in the schools that have an anthropological background (for instance, the geographic notion of "l'habiter" in the french primary school program).

How to apply :

All proposals must be made via the online form that can be found on each panel page.

Proposals should consist of a paper title, a (very) short abstract of <300 characters and an abstract of 250 words. On submission the proposal, the proposing author (but not any co-authors listed) will receive automated email confirming receipt. If you do not receive this email, please first check the login environment (click login on the left on the conference website) to see if your proposal is there. If it is, it simply means confirmation got spammed or lost; and if it is not, it means you need re-submit, as process went wrong somewhere.

Proposals will be marked as pending until the end of the Call for papers. Convenors will then be asked to make their decisions over the papers proposed to their workshop by 20 January 2020 and to communicate those to the proposers, marking them up within the login environment (Cocoa). Papers which are neither accepted nor rejected, but marked for 'transfer', will then be considered by the Conference Committee to see where else they might fit in the conference programme. There is no guarantee that such papers can be re-housed. We aim to resolve all transfers by 21 February 2021.

Timing of presentations :

Convenors are reasonably free to run their sessions as they like, but the norm is to allot each presenter a maximum of 20 minutes (for presentation and questions/discussion). The key is to respect the fact that many presenters have travelled a long way in order to be able to contribute and clearly need time to set out their argument.


mardi 24 septembre 2019

Journée d’étude « Les territoires de demain »

 
Journée d’étude « Les territoires de demain (urbains et ruraux) : approche géographique et interdisciplinaire »

9 octobre 2019, INSPE de Rennes

Inscription obligatoire : https://forms.gle/JF1dWC8fbBS4je9LA

Dans le cadre de l’événement UGI Paris-2022, la commission « Didactique, épistémologie et histoire de la géographie » est à l’initiative de la journée d’étude. Nous avons sollicité trois autres commissions pour nous associer : la commission « Géographie historique », la commission « Ville et métropolisation et la commission « Géographie rurale ». L’INSPE de Bretagne, le laboratoire ESO-Rennes (UMR ESO 6590) et le laboratoire CREAD ont collaboré pour préparer cette journée.

L’introduction récente d’une dimension prospective dans les programmes scolaires de géographie (programmes d’école primaire et collège de 2016, prochains programmes de lycées ?) questionne les pratiques d’enseignement de cette discipline. En effet, la tradition scolaire en géographie met l’accent sur la transmission de connaissances en relation avec une description/interprétation du réel étayée par les interprétations de la géographie universitaire ainsi que sur l’acquisition de méthodes (analyse de documents de diverses natures, raisonnement intégrant un changement d’échelles, expression graphique…). Or travailler en classe sur le devenir des territoires, urbains comme ruraux, suppose de se démarquer de cette tradition sur plusieurs points : penser l’horizon temporel cible et donner ainsi une plus grande place aux temporalités dans l’approche des territoires,  penser en termes de scénarii et donc prendre en compte l’incertitude, donner une place à la réflexion des élèves en tant que futurs citoyens-acteurs, questionner les points d’appui pouvant servir de référence (par exemple les schémas prospectifs produits par les collectivités locales), mobiliser les avancées de la recherche universitaire en matière de prospective.

La présence de la dimension prospective dans les programmes scolaires de géographie fait écho à la place qui lui est réservée dans les recherches et travaux universitaires. Si cette démarche prospective ne représente pas une entrée majeure au sein de la discipline, elle tend cependant à occuper grandissante, à mesure que les géographes s’investissent dans des projets d’aménagement (milieu urbain, infrastructures de transport par exemple) et qu’ils prennent en charge les transitions en cours (transition démographique, urbaine, climatique, environnementale). Ce faisant, ils investissent aussi bien, dans leurs analyses des processus, les temporalités présentes, passées et futures. L’articulation entre les recherches menées dans la sphère académique avec les programmes scolaires et les modalités d’enseignement permettra de mieux saisir comment le futur peut être envisagé en géographe.

9h-9h30: accueil café

9h30 - 10h : Ouverture officielle de la journée

10h - 11h : "Histoire de la prospective" - Chloé Vidal, docteure en géographie ENS Lyon Directrice de recherche en Prospective et Déléguée permanente en France, Institut Destrée sur l’histoire de la prospective 

11h-12h : "Le devenir du rural en France : quelles    approches géographiques ?" -  Monique Poulot, Professeure    de    géographie    Université    de    Paris    Nanterre, UMR    LAVUE    7215

Après le temps de l’urbanisation triomphante et de la ville, le rural est aujourd’hui à la mode en France dans une sorte d’inversion des regards, ce dernier en venant à figurer une certaine modernité et un mieux vivre (Mathieu, 2017). Cette question du devenir du rural est complexe car elle appelle de nouvelles manières de faire de la géographie, la prospective n’étant pas la plus répandue dans les approches classiques.  Elle appelle notamment le recours à plusieurs pas de temps dans une mise en perspective depuis « le grand chambardement des campagnes » (Braudel, 1986) du XXème siècle-marqué notamment par leur ouverture- jusqu’à de nouvelles remises en cause aujourd’hui tant agricoles qu’« administratives » avec une multiplication d’alternatives centrées sur le local (Morel et Le Clanche, 2018). Elle appelle aussi la mise en œuvre d’une approche systémique, certains signaux faibles de changements en cours ne pouvant s’appréhender que dans une mise en lien avec les transformations environnementales et sociétales. Elle appelle enfin la confrontation de plusieurs courants de pensée, entre légende noire et légende rose, pour aller vers des scenarii multiples. Mon propos est d’interroger ici, à l’aune du croisement de ces différentes grilles, comment penser le rural dans la France des prochaines années.  Nous pointerons notamment quelques grandes tendances décelables : ainsi la difficulté de cerner la notion de rural, entre catégorie spatiale et catégorie de sens ; ainsi le retour de l’alimentation ; ainsi les innovations en matière d’agriculture en regard du changement climatique ou encore celles sociétales et d’apprentissage du vivre ensemble ; mais aussi certaines faiblesses comme l’atonie des bourgs et petites villes qui maillent et animent ces espaces ; le tout dans un lien à la ville que l’on ne peut ignorer et dans lequel s’inscrit le devenir du rural. Il ne s’agit pas d’en faire une étude exhaustive mais d’envisager sur quelques-uns de ces thèmes les outils et les méthodes qui autorisent une mise en perspective et des projections à trente ou quarante (Mora, 2008).

12h-13h30 : Pause déjeuner

13h30-14h30 : "Penser le futur d'un territoire : enjeux, difficultés et leviers pour une approche dans l'enseignement primaire et secondaire" - Christine Vergnolle Mainar (professeure des universités en géographie, Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education de Toulouse, Laboratoire GEODE UMR 5602 CNRS – Université Toulouse Jean Jaurès) et Sylvain Genevois (MCF, Géographie et Sciences de l’éducation et de la formation; INSPE de la Réunion/Laboratoire ICARE)

En rupture avec la tradition scolaire de la géographie, l’introduction récente d’une démarche prospective dans les programmes dès l’école primaire constitue une question professionnelle. Après avoir identifié les enjeux et les difficultés de ce nouvel objet scolaire, seront présentés des résultats de recherche au cours desquelles ont été testés des leviers pour l’aborder en classe. En mobilisant des démarches didactiques et pédagogiques innovantes, ces recherches visent à développer chez les élèves des capacités citoyennes en termes de construction de leur opinion, notamment par l’approche critique de situations territoriales, la rencontre avec des arguments d’acteurs du territoire et in fine la construction de scénarii prospectifs.

14h30-15h : "Alexander von Humboldt et le canal de Panama" - Laura Péaud, Maîtresse de conférences, Université Grenoble Alpes, membre du laboratoire Pacte (UMR 5194)

Entre 1799 et 1804, Alexander von Humboldt parcourt l'Amérique du Sud et en particulier l'isthme d'Amérique centrale. De ses pérégrinations et de ses conceptions géographiques, il tire une réflexion nourrie sur l'opportunité de percer un canal transocéanique entre Atlantique et Pacifique, préfigurant ainsi le canal de Panama. En faisant un détour par l'histoire de la géographie, nous questionnerons au travers de cet exemple la vision géoprospective de Humboldt et de ses contemporains, en articulant la représentation de l'aménagement dont il rêve et sa vision géographique du monde et de ce que doit être la géographie : une science visant à l'amélioration des sociétés et de leur espace.

15h-15h30 : "Chercher le futur dans le passé : de l’importance des modèles dans la conception des projets d’aménagement des territoires" - Nicola Todorov, Enseignant-chercheur, Université de Guyane, CRHXIX (EA 3550,  Paris 1 et 4)

A comparer les différentes définitions données au terme d’aménagement par des auteurs se référant à contextes nationaux et historiques différents, en dépit de la variété des échelles et des acteurs auxquels ils se réfèrent, on constate la récurrence de certaines idées communes mobilisées pour définir l’aménagement. La plupart des définitions contiennent bel et bien l’idée d’actions planifiées et de prospective. L’étude des projets aménagistes suppose donc de se pencher sur les représentations de l’espace des acteurs, leurs visions sur la durée et les moyens nécessaires pour façonner l’espace. La comparaison de plusieurs projets et actions d’aménagement historiques dans des contextes géographiques différents semble faire émerger certains aspects communs. Que l’on étudie les projets d’aménagement d’un espace colonial, comme la Guyane française, la colonisation « intérieure » prussienne ou les projets élaborés dans le sillage de la conquête napoléonienne, l’importance des modèles présidant à l’élaboration des projets et politiques d’aménagement semble placer l’aménagement au cœur du concept de géographicité, entendue comme un mode d’existence de l’homme sur la Terre.

15h30-16h : Groupe de Recherche et de Ressources "Penser et imaginer les villes de demain afin de les habiter et d'en devenir des citoyens engagés. Une approche interdisciplinaire de prospective territoriale" - Magali Hardouin, Maîtresse de conférences - HDR, INSPE de Bretagne, UMR ESO/CREAD ; Isabelle Le Ferrec, formatrice à l’INSPE de Bretagne Histoire-géographie; Yves Kuster formateur à l’INSPE de Bretagne SVT et Jean-Marie Boilevin, Professeur en didactique des sciences, CREAD

Comment imaginer, bâtir et gérer la ville de demain, durable et solidaire ? Quels aménagements originaux et innovants permettraient d’atténuer voire d’effacer les déséquilibres socio-spatiaux-environnementaux présents au sein des différents espaces de la ville ? Cette problématique citoyenne est interdisciplinaire et le groupe de recherche de l’ESPE de Bretagne, « Penser et imaginer les villes de demain afin de les habiter et d'en devenir des citoyens engagés. Une approche interdisciplinaire de prospective territoriale » s’en est emparé avec l’objectif de construire une séquence interdisciplinaire sur « la ville de demain » en prenant en compte quatre impératifs : L’interdisciplinarité ; La structuration de scénarios de la ville de demain avec l’organisation de débats sur les points positifs et négatifs pour chacun d’entre eux ; L’usage pertinent et raisonné des outils numériques ; La mise en place de situations d'apprentissage « intégratrices ». Les membres du groupe sont issus de plusieurs disciplines : géographie et aménagement/urbanisme, français ; anglais ; SVT ; éducation musicale et sciences physiques.

16h-16h30: "Un exemple de prospective scolaire : une géographie concrète pour faire envisager la ville de demain" - Florian Pons, Enseignant chercheur, Collège REP Jean de Verrazane / Université de Lyon/ Université Lyon 2, UMR 5600 EVS

A travers un projet pédagogique en géographie, mes élèves de 6e ont été placés en situation de géoprospective pour les inciter à imaginer, penser, réfléchir à  la ville de demain. L’analyse du projet, qui a pris deux mois, permet de dégager des réussites et des manques sur les trois temps du projet : un état des lieux, l’élaboration de scénarios et la mise en débat de ces derniers. Le but du projet était d’ouvrir la classe sur le monde réel en connectant l’établissement au quartier,  grâce notamment au lien tissé avec la mairie d’arrondissement et des partenaires extérieurs. Le fait d’être en établissement REP interroge la notion pédagogique « d’élève acteur de son travail » qui requiert des prérequis au collège, parfois non maîtrisés. Cela permet aussi de réfléchir au rapport au savoir et la possibilité d’être crédible en tant qu’acteur de l’aménagement du territoire dès le plus jeune âge.

16h30-17h : "Mobiliser la géohistoire pour dessiner les trajectoires des territoires de demain Expériences retro-prospectives autour des territoires d’eau" - Denis Mathis, Maitre de conférences, Université de Lorraine, LOTERR

Dans la mise en œuvre de projets territoriaux, et notamment dans le cadre des territoires d’eau, la géohistoire est régulièrement sollicitée et mobilisée par les acteurs institutionnels et/ou de l’aménagement. Cette commande cherche à puiser dans l’expérience du passé, un éclairage sur les aménagements et la gestion des territoires d’eau ainsi qu’à produire une histoire ou un récit. Ce récit construit a pour objectif de mobiliser les acteurs, créant solidarité et cohésion territoriale, réaffirmant des identités. La géohistoire des territoires d’eau permet de mettre en lumière les anthropo-hydrosystèmes, de dessiner des trajectoires des territoires de demain et de mettre en scène un projet « cousu main ».

17h-17h30 : Discussions

17h30 : Fin de la journée

Lien d‘inscription : https://forms.gle/JF1dWC8fbBS4je9LA

Contact : magali.hardouin@inspe-bretagne.fr



mardi 17 septembre 2019

Expériences de terrain et pratiques d'enseignement hors-les-murs en géographie

La revue Feuilles de Géographie vient de faire paraître un numéro spécial intitulé "Expériences de terrain et pratiques d'enseignement hors-les-murs en géographie".

Vous le trouverez à cette adresse : https://feuilles-de-geographie.parisnanterre.fr/2019/09/13/numero-special-experiences-de-terrain-et-pratiques-denseignement-hors-les-murs-en-geographie/

Sommaire du numéro :

- Laura Clevenot, Université Paris 1 : "Pratiquer la géographie environnementale sur un terrain de thèse : quel apprentissage réciproque ?"
- Julie Bidi, Professeure des écoles : "La sortie de terrain au cycle 3 pour découvrir le(s) lieu(x) où j'habite. Parcours d'orientation dans le quartier Château d'eau -Lancry (Paris, Xème arrondissement)
- Julie Chouraqui, Université Paris 1 : "Sortie dans la ZAC Paris - Rive Gauche initiation au terrain (L3)"
- Julie Picard, Université de Bordeaux, "(Faire) enseigner la géographie hors-les-murs : initier à la sortie sensible en master MEEF 1er degré"

mardi 3 septembre 2019

Commencer à se former pour enseigner


Commencer à se former pour enseigner, par Claire Joubaire chargée d'étude à l'unité Veille et Analyses - Dossier de veille de l'IFÉ, n° 131, septembre 2019

Télécharger la version intégrale du dossier (fichier PDF)

Voir la notice en ligne

Après deux Dossiers de veille sur l’apprentissage du métier enseignant (Feyfant, 2010) et la formation en établissement (Feyfant, 2013), ce Dossier fait un nouveau point sur la formation initiale des enseignant.e.s au moment où, en France, une réforme se prépare sur cette question. En effet, les ESPE, Écoles supérieures du professorat et de l’éducation sont amenées à devenir des INSPE, Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation, et entrainant une modification de la place du concours qui sera positionné après la deuxième année de master (M2) au lieu d’être placée après la première an-née (M1) comme c’est le cas actuellement.

Ce dossier fait le point sur un certain nombre de recherches et de rapports récents consacrés à la formation des enseignant.e.s, et plus particulièrement à leur formation initiale. Sans chercher l’exhaustivité, il se concentre sur la construction des liens entre les modalités de formation et les difficultés du métier enseignants : de quelle façon la formation initiale peut-elle faciliter leurs premiers pas dans le métier et leur insertion professionnelle ?

On peut y trouver des pistes de réflexion sur les dispositifs de formation, l'entrée dans le métier, l'activité enseignante...

Le dossier fait référence notamment à deux enquêtes :


Crises des programmes scolaires. Vers une école de la conscience !



Résumé
Pourquoi l'école enseigne-t-elle ceci plutôt que cela ? Tout en dévoilant des procédures et des épisodes de l'histoire récente, l'auteur propose d'abord au lecteur une réflexion générale. Qui décide des programmes ? Quels intérêts les gouvernent ? Si l'on peut enseigner les richesses immenses des connaissances scientifiques, la beauté, l'expérience acquise par l'humanité, et tout aussi facilement la haine, le racisme ou la contre-vérité, qui décide ? Qui choisit ? Mais le jeu des connaissances est devenu crucial et dépasse largement les frontières françaises et les anciens schémas. Aujourd'hui, toute la donne cognitive est nouvelle et s'apprécie à l'échelle du monde, qu'il s'agisse d'Internet, de la propagation systématique de fausses nouvelles, des différentes mondialisations, des cohabitations nouvelles et accélérées de cultures très différentes, du volume nouveau des données disponibles et de l'algorithmisation croissante de leur traitement. A l'heure où les savoirs sont disponibles en un clic sur Internet, se poser la question des programmes a-t-il encore un sens ? Si l'école n'est pas à condamner, elle est profondément à redéfinir. Moins focalisée sur la seule connaissance, que quantité d'appareils peuvent désormais mémoriser et traiter beaucoup mieux que les pauvres humains, elle devrait alors repenser son rôle d'éducation, à commencer par les questions d'éthique qui surgissent au coeur de la connaissance. Le temps est venu d'une école de la conscience, qui apportera aux élèves tout ce qui peut les aider dans l'exercice de vivre.

Entretien de l'auteur pour le journal Le Monde (3 septembre 2019)
« L’école est indifférente aux savoirs car elle assume avant tout un rôle de sélection... Le rapport à la connaissance est en plein bouleversement et l’école ne semble pas le savoir ».


jeudi 29 août 2019

CR de lecture: Culture et inégalités à l’école – Esquisse d’un curriculum invisible

Julien Netter

Culture et inégalités à l’école – Esquisse d’un curriculum invisible
Presses Universitaires de Rennes, 2018, 201 p, 24 euros

Maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université Paris Est Créteil, Julien Netter avance dans cet ouvrage l’idée que la culture à l’école peut amener un bénéfice à l’élève mais qu’elle est insuffisante s’il n’y a pas, en complément, une certaine culture de l’école.

Le propos intéressera les didacticiens de la géographie car la discipline y est convoquée en exemple par deux fois. Une séance sur la localisation des principales villes de France en CE2 est convoquée pour montrer de nombreux implicites, le recours à des outils et du matériel peu maitrisés (passage d’un type de carte à une autre, correction difficile des localisations par le biais de l’image satellite), une volonté de ne pas infléchir le cours de la séance pour les élèves à la peine. En parallèle est étudiée une séance d’origamis sur un temps périscolaire. A priori éloignée du champ de la géographie, cette activité n’a pas été sans similitude : une grammaire spéciale, un codage, une iconographie…mais une certaine structuration de l’espace. C’est fort de cette comparaison que l’auteur amène à parler de « microstructures » (percevoir et interpréter des signes graphiques, faire des mises en relation, développer des capacités d’abstraction…) qui, assemblées, amèneraient à façonner l’activité, son assise disciplinaire, la « conscience disciplinaire » en somme. Mais si les finalités de l’origami sont moins légitimes aux yeux du « système » (enseignants, parents, institution), elles ne le sont pas pour l’élève.

Citant Jean-Claude Forquin (2008), Julien Netter revient sur la classification des curriculum formel/prescrit (les programmes dans leur globalité), réel (ce qui est effectivement appris ou enseigné) et caché/implicite (ce qui est transmis sans que cela soit dit explicitement). Ces catégories étant inadaptées au monde périscolaire et à cette activité d’origami, l’auteur en arrive à parler de « curriculum invisible », de l’ordre de l’implicitement compris par les élèves (et même très exactement compris pour certains d’entre eux). Mais celui-ci est peu verbalisé, mesurable chez les élèves performants et pas vraiment chez les autres, il peut être considéré comme « la façon dont l’élève doit comprendre et s’approprier » le curriculum formel, une « fiction utile permettant de construire un tableau global de l’école ».

La géographie revient dans un second exemple qui pointe le hiatus entre carte et schéma, le schéma étant une abstraction qui ne parle qu’à l’enseignant et à certains élèves seulement. La séance analysée ici dans un CM1 portait sur les climats et révèle la confusion classique entre « temps (météo) » et « temps (physique) » mais aussi une autre entre « climat » et « climatisation ». L’élève pris dans cette seconde confusion ne sait pas s’en défaire n’étant pas à l’affut d’indices permettant une correction comme, par exemple, le recours à un tableau sur les données de températures préalable à la réalisation de la carte qui aurait permis de réaliser que le terme « climatisation » n’était pas le bon.


L’ouvrage gagne en généralité sur les deux derniers chapitres qui traitent du « bilinguisme scolaire » à travers l’exemple des sorties au musée. L’expression recouvre l’idée que l’on puisse passer d’une logique thématique (comme c’est le cas dans les sorties au musée) à une logique disciplinaire (ou l’inverse) pour en tirer bénéfice. Le problème est que ces aller-retours ne sont pas guidés, ce qui n’aide pas les élèves dont la culture de l’école est plus fragile. Ils doivent faire les passerelles par eux-mêmes. Finalement, comme le dit Julien Netter, « la culture à l’école est vouée à se plier à la culture de l’école ». C’est aussi du côté de la mise en forme institutionnel qu’il faut trouver des explications : l’ouverture culturelle au travers de la formule « visites clés en main » cloisonne les encadrants et les logiques thématiques et disciplinaires et n’est finalement pas profitable à tous.