entete

DE LA RECHERCHE A LA FORMATION

Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)

jeudi 17 mars 2022

Enjeux d’une formation universitaire au métier d’enseignant en géographie par l’épistémologie de la discipline


Le Réseau des INSPÉ organise de mars à juin 2022 la 8ème édition du Printemps de la Recherche en Éducation. L'enjeu de cette manifestation est de promouvoir et de mettre en évidence les apports des recherches en éducation à la formation des enseignants et personnels d’éducation.

PRINTEMPS DE LA RECHERCHE EN ÉDUCATION 2022

« Enjeux d’une formation universitaire au métier d’enseignant en géographie par l’épistémologie de la discipline » 

Mardi 17 mai 2022 de 16h30 à 17h30

Conférencier : Jean-François THÉMINES, professeur des universités en géographie, ESO UMR 6590, Université de Caen

Modérateur : Sylvain GENEVOIS, INSPÉ de l’académie de La Réunion

La conférence propose une revue des travaux principalement francophones qui prennent pour objet l’appropriation de contenus d’épistémologie de la géographie (et plus largement du champ des savoirs géographiques y compris non disciplinaires scolaires ou universitaires) par les étudiants et les enseignants débutants dans ou en vue de l’action dans la classe ou en amont de celle-ci. Cette revue présente un tableau organisé autour de trois paradigmes, caractérisés notamment par leur manière de penser le rapport entre communauté/professionnalité des chercheurs d’un côté, communauté/ professionnalité des professeurs de l’autre ; donc caractérisés par leur façon de configurer les situations d’enseignement/formation universitaire à partir desquelles des résultats de recherche sont produits sur cette appropriation. Ces trois paradigmes : applicationniste, expérientiel et critique, seront présentés à partir de travaux qui les incarnent de manière exemplaire. Le propos se conclura sur une esquisse pour une progression des situations d’usage ou de mise en œuvre de savoirs épistémologiques dans la formation au métier d’enseignant en géographie le long du continuum licence-master MEEF-T0 à T3.

Pour s'inscrire :  rendez-vous sur Livestorm.

Pour accéder aux autres conférences du Printemps de la Recherche 2022 : consulter le site du réseau INSPE


lundi 7 mars 2022

CR d'ouvrage: Thierry Philippot & Jean-François Thémines (dir.), 2021, Aux frontières du travail enseignant. Géographies de professionnalités mouvantes. Rouen, Presses Universitaires de Rouen et Le Havre

Organisé autour de deux parties (« Géographies du travail enseignant » et « Nouvelles frontières professionnelles à l’École et en dehors de l’École », cet ouvrage collectif issu du séminaire ESTER (Espaces et Territoires) dirigé par Thierry Philippot et Jean-François Thémines expose le projet séduisant de mobiliser quelques concepts essentiels de la géographie (territoire et frontière surtout), dans un contexte de renouvellement épistémologique autour de la notion d’habiter, le tout au service de l’analyse d’un travail enseignant fortement bouleversé depuis quelques années. 

Les contributions offrent des terrains variés (celui de la classe dans sa forme la plus classique bien sûr mais d’autres comme la prévention du décrochage scolaire, l’inclusion des ULIS, la promotion de la santé…) dans des cadres spatiaux (collèges urbains, RPI…) et temporels (des dispositifs arrivés à terme comme la réforme des rythmes scolaires ou le dispositif PMQC ou d’autres ayant encore cours) également diversifiés. Les méthodologies employées sont également variées entre les entretiens, les études d’impact, les carnets ou les photographies commentées. 

On saisit bien au fil de la lecture que le territoire d’exercice des enseignants n’est plus le sanctuaire qu’il a été du fait de l’apparition de nouveaux acteurs contribuant, de manière injonctive (et c’est une donnée centrale à prendre en compte), à de nouvelles formes de co-enseignement. 

La conséquence est ambivalente : positive parce qu’elle croise de manière enrichissante les cultures de travail et contribue à améliorer une identité professionnelle des enseignants généralement faible du fait d’une vie solitaire ponctuée de visites généralement infantilisantes ; négative parfois ou du moins déstabilisante car le partage de territoire, parfois vécu comme une réelle dépossession, ne se fait pas sans tensions de divers ordres. 

Le statut des co-intervenants entre naturellement dans l’équation : qu’il s’agisse d’assistants d’éducation, d’animateurs chargés des temps périscolaires ou de pairs comme les enseignants surnuméraires du dispositif PMQC, la légitimité n’est pas la même et l’acceptation du partage de territoire et des tâches à accomplir s’en trouve facilitée ou non. 

L’espace de travail apparaît donc condition et ressource. Les reconfigurations engendrées dans son occupation amènent inévitablement des reterritorialisations, des établissements de frontières plus ou moins poreuses. Et comme le disait George Perec (2000) cité dans la contribution de Cédric Aït-Ali et Ludivine Germa : « Vivre c’est passer d’un espace à l’autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner ». Le « territoire éducatif partagé » (Marcel) ne se décrète pas et ne se laisse pas définir facilement. 

Un travail dans lequel on rentre bien sur la forme (la lecture cumulative des textes se fait de plus en plus éclairante au fur et à mesure qu’on les parcourt - on ressent bien là qu’il ne s’agit pas d’un format colloque ou les contributions sont juxtaposées artificiellement mais que le format séminaire offre le réel intérêt d’un partage de référents théoriques qui aide le lecteur à s’y repérer) mais également sur le fond puisqu’il offre une opportunité à la géographie de sortir du cadre dans lequel elle est habituellement circonscrite pour participer à la réflexion d’un autre champ, celui des professionnalités enseignantes et de leurs espaces mouvants. 

Table des matières 

Introduction générale : Jean-François THEMINES, Thierry PHILIPPOT, Anne-Laure LE GUERN – Une approche géographique du travail enseignant Première partie : Géographies du travail enseignant 

Chapitre 1 : Thierry PIOT – Nouveaux territoires pour l’agir professionnel des enseignants : l’exemple de la prévention contre le décrochage scolaire en collège. 

Chapitre 2 : Anne GLAUDEL – Espace – activité – discours : comprendre les discours d’enseignants de l’école primaire en situation didactique 

Chapitre 3 : Thierry PHILIPPOT – L’habiter : une entrée pour penser les évolutions du travail enseignant à l’école primaire 

Chapitre 4 : Jean-François MARCEL – Eléments de modélisation du partenariat en éducation. Pratiques, collectif de travail et territoire partage Seconde partie : Nouvelles frontières professionnelles à l’École et en dehors de l’École 

Chapitre 5 : Jean-François THEMINES – Ce que la réforme des rythmes scolaires a changé au travail de professeurs des écoles : une approche par la géographie 

Chapitre 6 : Karine BONNAUD – Le territoire partage à travers un collectif d’enseignants, étude d’impact et réforme des rythmes scolaires 

Chapitre 7 : Cédric AÏT-ALI, Ludivine GERMA – Regards d’enfants sur les frontières éducatives. Présentation d’un outil méthodologique 

Chapitre 8 : Eric SAILLOT – Enjeux de territoires et nouvelles professionnalités au sein des dispositifs « plus de maitres que de classes » 

Chapitre 9 : Carine SIMAR, Corinne MÉRINI, Marie-Renée GUÉVEL – Le travail en situation d’intermétiers aux confins des territoires : dynamiques des interactions dans le cadre d’un dispositif de promotion de la sante 

Conclusion générale : Jean-François THEMINES, Anne-Laure LE GUERN – Géographies de professionnalités en mouvement : de la recherche à la formation