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DE LA RECHERCHE A LA FORMATION

Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)

dimanche 11 septembre 2022

Ouvrage "Identité, Citoyenneté, Altérité"

Leininger-Frézal Caroline et Souplet Catherine (dir.) (2022). Citoyenneté, identité, altérité. Perspectives nationales et internationales. Londres : ISTE, 250 pages

Les références et les modèles, parfois sous-jacents, de la citoyenneté se sont modifiés au fil du temps, entre adhésion à la nation, à des principes démocratiques et républicains, à la construction européenne, ou encore à des principes d’ouvertures interculturelles et d’engagement dans la société. Selon ces modèles, des facettes différentes de l’identité peuvent implicitement être valorisées : identité nationale, identité collective, identité culturelle, identité singulière. Cela joue également sur la façon dont l’Autre est reconnu et pensé : selon une logique d’intégration, d’assimilation, d’inclusion ou d’exclusion.


Considérées ensemble, ces notions de citoyenneté, identité et altérité constituent des questions sensibles dans nos sociétés contemporaines, et l’école est convoquée comme un des protagonistes de leur construction, même si elle n’en est pas l’unique.

Pour étoffer les réflexions autour de ces questions, cet ouvrage rassemble des textes issus de certaines contributions au quatrième colloque de l’AIRDHSS (Association Internationale de Recherches en Didactique de l’Histoire et des Sciences Sociales, http://irahsse.org/)., et des présentations de recherches encore peu diffusées. Il s’agit d’étudier les façons dont citoyenneté, altérité, identité sont envisagées et prises en charge à l’école par l’histoire, la géographie, les sciences sociales et les éducations à, en réinterrogeant curricula et démarches d’enseignement et d’apprentissages. L’intention vise à offrir des pistes de réflexion fécondes aux chercheurs (en didactique, en sciences de l’éducation, ou autre), aux formateurs d’enseignants et aux enseignants, pour penser cette triade citoyenneté-identité-altérité.

Deux entrées transversales sont proposées, déclinant deux formes de citoyenneté.

La première entrée examine ce qui renvoie à la citoyenneté d’adhésion implicitement présente dans nombre de curricula, en développant des analyses de programmes et de manuels scolaire au sein d’organisations politiques différentes.

La seconde entrée interroge des formes peut-être encore émergentes de citoyenneté inclusive, où chacun est mis potentiellement en situation de prendre une place en tant que citoyen, quelle que soit l’échelle de cette citoyenneté.

Un chapitre final clôt l’ouvrage en proposant une synthèse menée à partir d’une analyse lexicale de l’ensemble des contributions.

La table des matières et l'introduction sont en téléchargement gratuit ici

jeudi 8 septembre 2022

Journée d'étude sur l'enseignement de la géographie à l'université

« Transmettre la discipline : quelles géographies enseignées dans les cours d’introduction et les cours d’épistémologie dans le supérieur ? »

Laura Péaud, maîtresse de conférences en géographie, UGA (ARSH, Pacte)

Camille Vergnaud, maîtresse de conférences en géographie, UGA (INSPE, Pacte)


Présentation :

Dans les curricula de géographie à l’université, le cours d’introduction et les cours d’épistémologie de la discipline font figure d’incontournables. Leur importance ne tient pas uniquement à leur caractère rituel, tant pour les étudiant.es que pour les enseignant.es, elle tient aussi de ce que nous disent ces enseignements de la géographie et de ceux et celles qui la pratiquent. En témoignent le nombre important de manuels destinés aux étudiant.es et enseignant.es du secondaire1. En effet, les cours d’introduction comme d’épistémologie, par leur fonction liminaire et de saisissement de la discipline, apparaissent comme des reflets d’une époque disciplinaire et de ses débats, mais aussi comme des objets politiques au sens où précisément ils se situent dans un champ en mouvement dont ils donnent à voir certains aspects plus que d’autres. Ils se distinguent d’autres types d’enseignements par leur fonction explicite à définir et diffuser aux étudiant.es ce qui constitue la géographie, par des formes de mise en récit d’une « essence » disciplinaire, participant alors à une géopolitique des contours et contenus de la géographie. Prenant au sérieux la dimension politique des cours d’introduction à la géographie comme de ceux d’épistémologie2, cette journée d’étude invite ainsi à interroger leurs contenus, leurs dispositifs pédagogiques ainsi que leurs réceptions. Elle s’inscrit dans un développement récent des recherches sur l’enseignement de la géographie dans le supérieur en France3 et se concentre sur deux niveaux principaux d’enseignement :

- La Licence d’une part, considérant que c’est à ce niveau qu’opère un premier travail de familiarisation avec la discipline, notamment dans des cours d’ « Introduction », « Découverte » ou « Fondamentaux », etc. en Licence 1, ou bien dans des cours d’épistémologie générale de Licence. On pourra considérer les cours donnés spécifiquement à des géographes ou au sein d’autres formations intégrant la géographie dans un parcours pluridisciplinaires de sciences humaines et sociales ;

- Le Master d’autre part : étant donné que les Master proposent des entrées thématiques et/ou méthodologiques plus spécialisées, les cours d'épistémologie qui s’y déploient reflètent peut-être d’autant plus des positionnements marqués dans la discipline. Dans ce cadre, le cas des Master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation) second degré histoire-géographie nous intéresse particulièrement. Les enseignements en géographie y travaillent en effet à fixer les cadres de la discipline dans le double but de 1/ réussir le concours du CAPES, et 2/ enseigner ensuite dans le secondaire les fondamentaux de la géographie scolaire.


Nos questionnements sont les suivants :

1/ Quels contenus sont dispensés lors des cours d’introduction et d’épistémologie de la
géographie ?
Comment sont-ils pensés ? Et pour quels publics ? Quelles visions de la discipline portent-ils ? Ce premier versant interroge l’adéquation entre contenus et formations (public étudiant, objectif du cursus, mais aussi ancrage territorial ou socio-histoire de l’institution, contraintes du parcours de formation et de l’organisation collective). De même, nous pourrons interroger les choix opérés par les enseignant.es au regard de leur propre formation, leur socialisation disciplinaire, voire d’autres facteurs entrant dans leur trajectoire personnelle4 (rapport au terrain, situation institutionnelle, etc.).

2/ Quels dispositifs pédagogiques pour quels cours ? Comment donne-t-on à voir et comprendre ce qu’est la discipline ? Ces types de cours donnent-ils lieu à des modalités pédagogiques particulières ? Dans quelle mesure des conceptions ou convictions de l’enseignant.e concernant la géographie transparaissent, volontairement ou non, dans sa manière de donner cours ?

3/ Quelle réception étudiante ? L’enjeu de la réception des cours par les étudiant.es peut être difficile  à saisir (quoi mesurer, comment, dans quelles temporalités ?). Nous proposons d’engager la réflexion concernant les retours étudiants, la possible évolution ou adaptation des contenus et modalités d’enseignement selon les publics, ou encore les effets de ces types de cours sur leurs représentations de la géographie.

De façon transversale, nous invitons les participant.es à interroger la dimension politique de ces cours (leur rôle en termes de socialisation disciplinaire, reflets de convictions, jalons des formation) ; l’articulation entre les cours dispensés et l’ancrage en recherche des enseignant.es ; le rôle du contexte institutionnel, en identifiant les lieux dans lesquels ces cours ont lieu (université, Inspé) et les environnements institutionnels locaux.

Programme des 21 & 22 novembre :
Trois conférences seront assurées par :
  • Anne-Laure Le Guern, maîtresse de conférences en sciences de l'éducation et de la formation Université Caen Normandie (INSPÉ / CIRNEF)
  • Olivier Milhaud, maître de conférences en géographie, Sorbonne Université (UFR de Géographie et aménagement/ Médiations)
  • Jean-François Thémines, professeur de géographie, Université Caen Normandie (INSPE / ESO)

Deux ateliers (1/2 journée chacun) sont envisagés, dans lesquels nous invitons les communicant.es à
s’inscrire :
- Le premier atelier portera sur les contenus enseignés et à enseigner : Pour vous, à la fin de votre cours, ou à la fin d’une Licence / d’un Master, quels sont les contenus fondamentaux, voire impératifs, que vous avez souhaité avoir transmis aux étudiant.es ? Que souhaitez-vous qu’ils.elles retiennent et comprennent de ce qu’est la géographie ? Et pourquoi vous l’avez construit comme cela ? Il pourra s’agir ici de présenter des maquettes, des progressions de cours sur un semestre, des contenus de séances, en insistant sur les convictions épistémologiques et les repères disciplinaires transmis. NB : les cours pourront aussi bien être donnés/avoir été donnés en licence/master de géographie que dans des formations dans lesquelles la géographie intervient.

- Le second atelier portera quant à lui sur les pratiques pédagogiques mises en œuvre pour
transmettre des contenus de cours. Comment et sous quelles formes pédagogiques transmettre
les fondamentaux de la géographie ? Quels choix, tentatives, adaptations en termes de dispositifs pédagogiques avez-vous mis en place pour ces cours à l’échelle d’une séance/séquence ?

Modalités pratiques :
Les communications pourront prendre la forme d’analyse de retours d’expérience, si possible en s’appuyant sur des supports de cours (syllabus, progression, maquette, support de séance...).  Nous accueillons volontiers des formats audiovisuels, visuels (posters) ou autres. Les communications orales dureront 15 à 20 minutes. Nous réservons des temps de travail et d’échanges longs lors de ces deux journées.

Les notes d’intention sont à envoyer à Camille Vergnaud (camille.vergnaud@umrpacte.fr) et Laura
Péaud (laura.peaud@univ-grenoble-alpes.fr) avant le 15 septembre 2022, en suivant les indications de
la fiche proposée ci-dessous.

Une réponse sera donnée aux alentours du 25 septembre 2022.
Le colloque aura lieu les 21 et 22 novembre à Grenoble, sur le site de l’IUGA (Institut d’Urbanisme et
de Géographie Alpine – 14 et 14 bis avenue Marie Reynoard 38 000 Grenoble


Références citées : 

1 Voir par exemple : Ciattoni, Annette, et Yvette Veyret. Les fondamentaux de la géographie. Armand Colin, 2018 ; Pascal Clerc, Florence Deprest, Guilhem Labinal, Didier Mendibil, Épistémologie et histoire des savoirs sur l'espace, Armand Colin, 2019.

2 Péaud, L., Vergnaud, C., & Noûs, C. (2022). Enseigner l’épistémologie de la géographie : Regards réflexifs sur nos récits disciplinaires. L’Information géographique, 86, 34-53.

3 Voir par exemple les rencontres de Tours en 2017 (http://citeres.univ-tours.fr/actu/actu399/je_geographie.pdf); le numéro spécial de Carnets de géographes « Pour une réflexion collective sur l’enseignement de la géographie à l’université », coordonné par Jean Gardin, Marie Morelle et Fabrice Ripoll (https://doi-org.sidnomade-2.grenet.fr/10.4000/cdg.1115).

4 Jean-François Thémines, (2006) « Le rapport pratique à l’épistémologie, chez des professeurs-stagiaires du secondaire en géographie », Cybergeo: European Journal of Geography [En ligne], Epistémologie, Histoire de la Géographie, Didactique, document 344. DOI : https://doi-org.sidnomade-2.grenet.fr/10.4000/cybergeo.2490