L’Anthropocène soulignerait la vulnérabilité et l’incertitude de l’humanité au sujet de son avenir. En effet, les conditions de notre survie seraient intimement liées à notre dépendance vis-à-vis de l’environnement et questionnent les enjeux pour l’éducation (Wallenhorst, N., et Pierron, J.-P., 2019). En outre, il désigne le fait que pour la première fois une époque géologique serait définie par l’action humaine. Le concept « d’Anthropocène a le mérite de souligner l’existence d’une bifurcation, dont nous sommes en passe de vivre et d’éprouver les premières conséquences systémiques. » (Lussault, 2017). Steffen et al. (2015) ont identifié des seuils que l’humanité ne doit pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions favorables dans lesquelles elle a pu se développer. Ils ont constaté que certaines limites planétaires ont été déjà largement dépassées, p.ex. l’érosion de la biodiversité et les changements d’utilisation des sols. Dès lors, dans l’écho notamment de la fin du dualisme nature-culture (Latour, 2017 ; Charbonnier et al., 2017 ; Descola, 2005), des concepts d’éducation alternative telle l'éco-pédagogie (Kahn, 2010; Kopnina, 2020), ou l’éducation autochtone (McKinley and Smith, 2019) voire l’intégration de la durabilité forte dans les plans d’études (Curnier, 2017), participent de cette percolation dans la pensée de l’éducation. Dans cette perspective, il convient d’interroger à nouveaux frais le rôle de la géographie à l’école, et au regard des apprentissages des élèves.
L’objectif général de cette session sera de mettre en discussion les dispositifs didactiques existants et d'initier de nouvelles démarches, vis-à-vis de l’Anthropocène à l’aide de trois objectifs spécifiques.
Le premier consiste à proposer un état des lieux didactique en particulier du point de vue des Éducation à, de la pensée critique et de la complexité, des questions socialement vives (QSV), des débats et des controverses. Le second vise à inventorier des concepts et des critères pour articuler enseignement et Anthropocène. Le troisième objectif s’attache à présenter et à analyser des dispositifs concrets développés dans le cadre de la formation continue et initiale du corps enseignant et de la mise en œuvre auprès des élèves à différents degrés scolaires.
La transversalité entre milieux scolaires et universitaires est recherchée. Il s’agit de confronter des regards pluriels et différentes démarches pour envisager de nouvelles pistes didactiques, afin de préparer les élèves aux défis futurs liés à l’Anthropocène.
MOTS CLÉS : Anthropocène, didactique de la géographie, pensée critique et complexe, apprentissage, enseignement.
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