Le colloque international de didactique de l'histoire, de la géographie et de l'éducation à la citoyenneté se déroule du 12 au 14 mars à Nantes. Ce colloque est organisé par par l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de Nantes Université, et l’équipe SAVE (savoirs, apprentissages, valeurs en éducation) du CREN (Centre de recherche en éducation de Nantes) autour du thème Unité et diversité des approches empiriques et théoriques des recherches en didactiques de l’histoire, de la géographie et de l’éducation à la citoyenneté.
Le site Didagéo va proposer des compte-rendus de différents temps du colloque. Le colloque s'est ouvert mardi 12 mars autour d'une discussion de cadres théorico-méthodologiques des didactiques de l’histoire, de la géographie et de l’éducation à la citoyenneté
Intervenants : D. Cariou (Univ. de Bretagne Occ., CREAD), A. Glaudel (Univ. de Reims Champagne Ardenne, CEREP), L. Gomes (Univ. de Limoges, FrED), C. Heimberg (Univ. de Genève), A. Pache (Hep Vaud, UER SHS). Discutant : J.-F. Thémines (Univ. de Caen, ESO)
Didier Cariou, Anne Glaudel, Lucie Gomes, Charles Heimberg et Alain Pache ont relevé le défi de mettre en dialogue leurs cadres théoriques sous la houlette de Jean-François Thémines qui a animé cette table ronde. Les intervenants ont d’abord présenté chacun leurs cadres théoriques et méthodologiques ce qui a permis de mettre en évidence la diversité des cadres mobilisés dans la recherche en didactique.
Certains cadres théoriques sont transposés d’autres didactiques notamment des sciences et des mathématiques, pour la théorie de la problématisation (Lucie Gomes) et la TACD (Didier Cariou). D’autres cadres théoriques proviennent des sciences de l’éducation comme les théories de la professionnalisation (Anne Glaudel) ou les recherches sur les « éducations à » (Alain Pache) et d’autres encore viennent des sciences humaines et sociales (linguistique pour l’analyse de discours par exemple). La recherche en didactique de l’histoire et de la géographie se nourrissent aussi de recherches menées dans les sciences de références (Alain Pache, Charles Heimberg). La diversité des théories mobilisées a amené Anne Glaudel à distinguer le cadre de référence du cadre théorique. Le premier est composite et articule plusieurs références théoriques. A l’inverse, le cadre théorique est cohérent et permet d’explorer un questionnement spécifique. Cette distinction est féconde pour penser le rapport des chercheurs en didactique en histoire et de la géographie aux théories qu’ils mobilisent.
L’importation d’un cadre théorique au sein de nouvelles didactiques amène à questionner ce transfert et génère de nouveaux développements théoriques (creusement théorique). L’usage d’un cadre de référence fonctionne différemment. Il met en réseau des théories construites dans des contextes variés pour explorer des questionnements divers. Cette mise en réseau est guidée par une recherche de cohérence. L’approfondissement théorique s’opère alors de manière horizontale, au interface entre les théories mobilisées.
La diversité des théories mobilisées a également mis en lumière des effets de contextes. Le choix d’un cadre théorique ou d’un cadre de référence est influencé par le ou les collectifs dans lesquels s’inscrivent les chercheurs. Cet effet de contexte est fort dans certain laboratoire qui utilise de manière prédominante un cadre théorique ou un cadre de référence.
Pour conclure, la table ronde a montré la richesse des explorations théoriques des didactiques de l’histoire et de la géographie. Ces débats ont également contribué à dépasser l’image simpliste mais répandu d’un champ de recherche qui se réduirait à la transposition des savoirs savants en savoirs scolaires