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DE LA RECHERCHE A LA FORMATION

Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)

mardi 24 septembre 2024

Colloque international « Interroger les marges en éducation et en formation » (14-16 octobre 2024)

4ème rencontre scientifique

Les Journées de la Recherche en Éducation RIICLAS 2024 (14-16 octobre 2024, Saint-Denis de La Réunion) https://jreriiclas2024.sciencesconf.org/

Dans la continuité des colloques « Journées de la Recherche en Éducation-RIICLAS », l’INSPE de La Réunion et les laboratoires ICARE et DIRE accueillent cette 4ème édition, qui se déroulera sur le site de Bellepierre, à Saint Denis de La Réunion.

Pour ce nouvel événement, la question des « marges » en éducation et en formation est investiguée, selon différentes perspectives, afin de prendre appui sur ces innovations qui découlent de situations éducatives plurielles, par les cultures, les langues, l’histoire, plus largement la diversité. 

Les contributions se situent autour de trois axes de réflexion : les représentations et les pratiques en éducation, les ressources pour enseigner et les méthodes d’observations participatives.

Pour les personnes qui souhaitent venir sur place ou assister à distance, merci de vous inscrire d’ici le 7 octobre (inscription gratuite mais nécessaire)

en présentiel : https://enquete.univ-reunion.fr/index.php/315875?lang=fr

à distance, en cliquant sur le ou les liens webinaires sur le site : 

https://jreriiclas2024.sciencesconf.org/data/Programme_RIICLAS_23.09.pdf

Symposium : Normes curriculaires et contextualisation des apprentissages dans les outre-mer français (Modération Pierre-Eric FAGEOL)

  • Les adaptations scolaires : origines et héritages - Pierre-Eric FAGEOL (Université de La Réunion)
  • Les ressources d’accompagnement pour les adaptations de programme à Mayotte : Enjeux scientifiques et didactiques » - Mamaye IDRISS (Université de Mayotte)
  • L’enseignement de la géographie adapté à la Guyane au cycle 3 : l’enjeu des ressources scolaires face à une quête sociétale - Audrey CHAMBAUD-RÉGNIER (Université de Guyane)
  • Du local au global. Quelle vision de la “périphéricité” dans les adaptations de programmes d’histoire-géographie aujourd’hui ? - Sylvain GENEVOIS (Université de La Réunion)

Table ronde : Adaptation et/ou contextualisation : pratiques et débats dans les outre-mer

Pierre-Eric FAGEOL, Sylvain GENEVOIS (Université de La Réunion), Mamaye IDRISS (Université de Mayotte), Amandine TOUITOU (Académie de Guyane), Fabrice SORBA (Académie de La Réunion).

Au plaisir d'échanger lors de cet événement et en vous espérant nombreux et nombreuses


dimanche 22 septembre 2024

Education et durabilité : une nécessaire transdisciplinarité et un étayage par une didactique de la durabilité en vue d’une éducation au politique

 

Education et durabilité : une nécessaire transdisciplinarité et un étayage par une didactique de la durabilité en vue d’une éducation au politique

Jean-Marc Lange, université de Montpellier - Séminaire de rentrée – Master 2 – Lille – 18 septembre 2024

CR de Xavier Leroux

Professeur des universités à Montpellier, Jean-Marc Lange est au départ spécialisé en écophysiologie marine et relate le caractère très transdisciplinaire de l’océanographie. Il s’identifie comme un acteur de la didactique des sciences du vivant et non des SVT qui sont une construction institutionnelle du monde scolaire.

Il faut une responsabilité sociétale de l’éducation et de la formation. Déjà Emile Durkheim s’était penché sur la question en s’attachant, outre à cerner les normes sociales, à essayer de voir comment ces normes pouvaient s’adapter aux différentes générations successives (d’où la nécessaire éducation).

Jean-Marc Lange dresse ensuite un rapide historique de l’enseignement puis l’éducation à l’environnement (EE) jusqu’à l’éducation au développement durable (EDD), en prenant soin de préciser que les visées sont différentes à chaque étape. Actuellement, nous sommes sur une visée de citoyenneté politique (manifestations, grèves du climat, avec présence de personnalités comme Greta Thunberg).

S’ensuit la présentation du terme « anthropocène » issu des géosciences, du géochimiste Vernadski et du géochimiste Crutzen. On transforme la planète et 6 des 9 limites viennent d’être franchies. La question de l’habitabilité de la planète est posée, plus exactement de notre zone d’habilité qui se restreint.

En même temps, les sciences de référence évoluent et l’éducation ne peut pas l'ignorer.

L’enjeu de la durabilité est de prendre en compte la complexité du monde, de co-construire entre sciences et société, de transformer les modes de vie. Méthodologiquement, on cherche l’inter et la transdisciplinarité, des approches globales et intégrées. On hybride sciences de la nature et sciences sociales.

Il y a urgence pour gérer cette bifurcation. Jusqu’aux environs de 2050, on peut encore choisir le chemin qu’il faudrait suivre mais plus on approche de cet horizon, plus les choix se traceront d’eux-mêmes sans action forte.

L’EDD est cruciale. Elle fait partie d’autres « éducations à » qu’on peut nommer « éducations transversales ». Elles sont multiples et les chercheurs doivent dire si les objets de ces éducations sont passagers ou au contraire solidement ancrés.

« Education à » s’oppose à « enseignement de »…mais attention à ne pas être tenté de ne pas rejeter les savoirs et contenus disciplinaires…C’est le « rapport au monde » qui se joue ici et non le seul « rapport au savoir », sachant que le rapport au savoir est aussi un rapport au monde, aux autres et à soi (Bernard Charlot).

Les clarifications curriculaires sont nécessaires : il y a trois registres d’après Jean-Louis Martinand : le registre des missions et des finalités (pourquoi), le registre des stratégies des choix programmatiques, le registre didactique et pédagogique. D’où découlent les balises curriculaires qui reprennent ces axes (Lange et Victor, 2006).

Les finalités sont l’amélioration, l’atténuation, l’adaptation, la transformation…mais attention aux manipulations y compris dans les cours de lycée.

Cela débouche sur une logique de l’action (ce qui rejoint le « learning by doing » de John Dewey), mais c’est insuffisant. Il faut également comprendre les enjeux et s’appuyer sur des contributions disciplinaires (Lange, 2011). Il y a une relative facilité à le faire au primaire du fait de la polyvalence mais au secondaire, on se heurte au cloisonnement des disciplines.

Les « éducations à » constituent une rupture pédagogique : la centration se fait sur les pratiques sociales et non sur les savoirs (qui, gardons raison, restent nécessaires !), un pilotage par des actions participatives, une rupture épistémologique (passer d’un modèle « cumulatif » à une façon de penser les changements et de mener une action politique), une hybridation des savoirs et des démarches intégratives. Nous ne sommes pas sur des savoirs stabilisés, ils sont distribués, mouvants, probabilistes, sous influence (Cardot, 2011), il y a difficulté à dire le vrai du faux.

Il convient aussi de prendre en compte les savoirs locaux, les savoirs traditionnels qui sont riches et il est intéressant de les croiser avec des savoirs académiques. L’exemple de la neige chez les Inuits (qui voient de multiples nuances de blanc) ou de la forêt en Amazonie (qui voient de multiples nuances de vert) montre que les populations locales ont des connaissances plus fines. On a fui ces savoirs vernaculaires par le passé, on les recherche maintenant.

Cela nécessite de tenir compte également de la complexité et de mobiliser des savoirs dans plusieurs disciplines : cela peut passer par des ilots multiréférentiels, des ilots de rationalité ou de légitimité. Les disciplines sont complémentaires. Il faut pour cela favoriser les pratiques contributives et des savoirs contributifs (Joël Lebeaume).

Jean-Marc Lange illustre son propos par un exemple de démarche en Sciences de l’Education et de la Formation autour de l’engagement. Dans l’état de l’art, on retrouve généralement le mythe du désengagement des jeunes (ils ne sont pas véritablement désengagés), le sentiment d’efficacité personnel, la confiance dans les institutions pour agir, les inhibitions fondamentales qui aboutissent à l’éco-anxiété (si l’éco-inquiétude est normale, l’éco-anxiété est inhibitrice). Derrière cela, il y a en réalité plusieurs théories de l’engagement. On peut ainsi rechercher l’établissement d’un indice d’engagement et dégager des figures de l’engagement des jeunes (spectateur réflexif, acteur, paradoxal, auteur, doute…). Jean-Marc Lange montre alors tout l’intérêt des analyses socio-discursives de discours.

Sa conclusion invite à mixer « l’agir » (favoriser les actions participatives), le « comprendre » (conduire des enquêtes d’investigation sur les enjeux) et le « connaître » (faire appel aux disciplines).

Une très belle conférence, limpide et roborative pour cette rentrée 2024-2025 !

A signaler la parution du "Dictionnaire critique des enjeux et concepts des éducations à" (nouvelle édition), co-dirigé par Angela Barthes, Jean-Marc Lange et Céline Chauvigné : https://didageo.blogspot.com/2024/03/nouvelle-edition-du-dictionnaire.html

Références :

Jean-Marc Lange, Patricia Victor. Didactique curriculaire et « éducation à… la santé, l'environnement et au développement durable » : quelles questions, quels repères ?. Didaskalia (Paris), 2006, ⟨10.4267/2042/23954⟩⟨hal-01699624⟩

Jean-Pierre Cardot. Formateurs d'enseignants et éducation à la santé : analyse des représentations et identité professionnelle. Education. Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II, 2011. Français. ⟨NNT : 2011CLF20010⟩⟨tel-00751865⟩

 

 

mercredi 4 septembre 2024

Journée d'étude "La place du mémoire de Master MEEF dans la formation à et par la recherche pour de futurs enseignants de géographie"

La Commission « épistémologie et enseignement de la géographie » du CNFG, propose une journée d'étude en présentiel 
le mercredi 25 septembre de 9h30 à 16 h30 
à l'Université Paris Cité :

la place du mémoire de Master MEEF dans la formation à et par la recherche pour de futurs enseignants de géographie (premier et second degré), enjeux épistémologiques, didactiques et méthodologiques


Organisée par Frédérique JACOB (MCF - Université de Lille)

Dans une période où la demande est forte pour développer l’enseignement des questions environnementales, notamment en encourageant la continuité des acquis scolaires au premier cycle 
de l’Université (Groupe de travail dirigé par Jean Jouzel 2022) et en développant une conscience forte pour la transition écologique (plan d’action Climat-Biodiversité), la commission « épistémologie, histoire et enseignement de la géographie » est vigilante à donner de la visibilité à la géographie enseignée et à enseigner.

L’angle d’entrée de la journée du 25 septembre retenu est celui des mémoires de Master MEEF, révélateurs de l’articulation entre la demande sociétale, la recherche et l’enseignement. Elle s’interroge sur la conception actuelle des mémoires de Master MEEF et sur une possible harmonisation des pratiques articulant épistémologie, concepts et dimension didactique. L’objectif de cette journée d’étude est double, donner de la visibilité aux mémoires de Master MEEF, en penser les apports pour la formation des enseignants et (re)penser les liens entre la recherche et la formation en facilitant la reconnaissance de la spécificité de la didactique et de son utilité sociétale, par le monde universitaire.

Cette journée s’adresse au plus grand nombre dont les étudiants de Master MEEF (premier et second degré – M1 et M2), tous les encadrants de mémoire de Master MEEF et les enseignants et/ou formateurs de futurs enseignants de géographie.

Téléchargez le programme de la session du 25 septembre 2024

La participation au séminaire en ligne est libre mais pour des raisons pratiques et techniques, pour y participer, l’inscription est obligatoire. cliquez ici (date limite d’inscription le 15 septembre pour une participation : le présentiel est à privilégier mais non exclusif : le lien zoom peut être demandé par mail).