Aurore Lecomte soutiendra sa thèse le jeudi 12 octobre 2023 , à 14h, à l'Université de Paris Cité (Campus des Grands Moulins, Bâtiment Sophie Germain, Amphi Turing)
" Eduquer au(x) territoire(s) au lycée professionnel. Les régimes d'habiter des "Gens du Voyage" : une proposition de géographie critique.
Le jury de la thèse
Mme Angela Barthes, Professeure des universités, Univ.Aix-Marseille, rapporteure
Mme Maryvonne Dussaux, Maîtresse de conférence, Univ. Paris-Est Créteil, invité
M. Laurent Faret, Professeur des universités, Univ.Paris-Cité, examinateur
M. Olivier Legros, Maître de conférence H.D.R, Univ.Tours François Rabelais, examinateur
Mme Caroline Leininger-Frézal, Maîtresse de conférence H.D.R., Univ. Paris-Cité, directrice de thèse
M. Jean-François Thémines, Professeur des universités, Univ. Caen, examinateur
Mme Christine Vergnolle-Mainar, Professeure des universités, Univ.Toulouse Jean-Jaurès, Inspé, rapporteure
Pour des raisons d’organisation matérielle, je vous serais reconnaissante de me faire part de votre éventuelle présence avant le 5 octobre à l'adresse : lecomteaurore(at)laposte.net
Résumé de la thèse :
« Il faut que je vous raconte. Mon père et moi avons vu des gitans se poser dans notre champ. On a appelé la police pour qu’ils viennent les chercher, mais ils n’ont pas voulu y aller parce qu’ils ont peur. Nous alors, on y est allés, parce qu’on n’a pas peur, mais aussi parce qu’on avait besoin de moissonner notre champ. Mais voilà, ils font chier aussi les gitans, ils se mettent là, on ne sait pas pourquoi. Il y a plein de place partout, pourquoi dans les champs, comme ça ? »
Au cours d’une sortie scolaire, un élève s’exprime au sujet de l’installation de caravanes dans une commune de l’Essonne. Les « gitans », comme il dit, sont décrits comme un ensemble indéfini de personnes qui s’installent, et repartent dans des endroits non autorisés. Entre ancrages pluriséculaires et circulations, les Voyageurs et leur manière d’être au monde sont sources de représentations et de préjugés négatifs récurrents, non seulement en classe ou comme dans le cas présent, en contexte de sortie scolaire, mais aussi dans les discours politiques et médiatiques. Les Voyageurs appelés « Gens du Voyage » en France sont une catégorie administrative définie par le mode d’habiter au départ, mais à laquelle est associée une vision ethnique (Cossée, 2016). L’appellation Voyageurs ici est un autonyme, renvoyant aux territoires de circulations et d’ancrages.
L’expression d’une pluralité d’acteurs locaux entre en compte dans la production de la ville et occasionne des tensions qui se manifestent dans des territoires « ordinaires », proches physiquement des élèves. Ces éléments font des régimes d’habiter voyageurs une « question sociale ordinaire » (Vergnolle-Mainar, 2020). Ce travail de thèse propose de recueillir et d’analyser les manifestations de cette QSO dans deux communes du département de l’Essonne, du point de vue de différents acteurs en prise avec les espaces concernés ainsi que les enjeux de leurs positionnements : les enseignant.e.s sur le terrain, les acteurs de la fabrication des programmes scolaires, inspecteur/trice.s, formateur/trice.s, acteurs associatifs, et politiques. Elle explore les possibilités de s’emparer de cette thématique en classe en lycée professionnel dans une perspective critique du récit géographique dominant et a fiortiori, en faveur d’une pratique de la géographie permettant une citoyenneté active. Dès lors, la thèse articule la géographie sociale critique – dans ses méthodes de recueil de données, la définition du sujet et la posture de recherche-, la didactique de la géographie –pour l’entrée par les démarches d’apprentissages et l’analyse des curricula et les « éducations à » comme contribution à la discipline.
Mots clefs : Voyageurs- géographie critique-lycée professionnel- habiter-didactique- éducation à -territoire
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