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DE LA RECHERCHE A LA FORMATION
Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)
Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)
vendredi 23 décembre 2011
Recherche sur les "green games"
Le projet de recherche a été conduit conjointement par deux équipes de l'INRP (EducTice et ECEGH) dans le cadre du projet ANR Médiagéo (Dynamiques et médiations des savoirs géographiques) porté par l'Université Lyon 2.
Equipe
Denis Sestier, François Joffrion, Julie Enon, Jean-Pierre Meyniac, Thomas Flipo, Caroline Leininger-Frézal, Sylvain Genevois
Objectifs
Le projet visait à établir une typologie des jeux de simulation environnementale (« green games »). Cette étude a été conduite en lien avec le réseau d’enseignants Ludus (académie de Caen), qui œuvre depuis une 15e d’années pour l’intégration du jeu dans l’enseignement de l’histoire-géographie. Un premier recensement de ces jeux a été établi. A partir de cette analyse exploratoire, un ou deux jeux ont été choisis et mis en œuvre au niveau collège.
Questions de recherche
Quelle(s) conception(s) du développement durable sont véhiculée(s) par les jeux numériques ? Ces jeux permettent-ils de sortir de la culpabilisation et de favoriser une véritable "éducation au choix" (outils d’aide à la décision pour le citoyen) ?
Programme de réalisation
Septembre 2009 – septembre 2011
Livrables
- Analyse exploratoire des jeux de simulation environnementale existants (consulter les fiches d'analyse détaillée)
- Choix d'un ou deux jeux en vue d'expérimentations pédagogiques dans un contexte d'éducation formelle / informelle
- Publication de la typologie des jeux de simulation environnementale dans une revue de recherche pédagogique et dans une revue de vulgarisation scientifique
- Définition des contenus d'un jeu de simulation environnementale (pour travailler éventuellement avec des partenaires du jeu vidéo)
Références
Enquête d’European Schoolnet (2009). « Quels usages pour les jeux électroniques en classe ? » - Rapport de synthèse http://games.eun.org/upload/gis-synthesis_report_fr.pdf
Genevois, S. (2010). Les jeux numériques ont-ils droit de cité à l’école ? in Ter Minassian, H., Rufat, S. (dir.) Les jeux vidéo comme objet de recherche, ed. J. Vrin
Genevois, S., Leininger-Frézal, C. (2010). Les « serious games » : un outil d’éducation au développement durable ? Colloque international Education au développement durable et à la biodiversité : concepts, questions vives, outils et pratiques (IUT de Provence, 20 au 22 Octobre 2010, Digne les Bains)
Leininger-Frézal, C. (2008). Le partenariat en Education à l’environnement vers le développement durable et le bulldozer de la culture scolaire. Cahier pédagogique n°460, pp.30-32
Leininger-Frézal, C. (2009). Le développement durable et ses enjeux éducatifs. Acteurs, savoirs et stratégies territoriales. Thèse de doctorat - Université Lyon 2 http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00449803_v1/
Masson-Vincent, M., dir. (2005). Jeu, géographie et citoyenneté. De l’école à l’université, Collection L’Université pratique
Musset, M., Thibert, R. (2009). Quelles relations entre jeu et apprentissages à l'école ? Une question renouvelée. Veille Scientifique et Technique (INRP), Dossier d'actualité n° 48 – octobre 2009 http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/48-octobre-2009.htm
Sestier, D. (2008). Jeu pédagogique et éducation à la citoyenneté, Dossier spécial du Café pédagogique (n° 93)
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaines/educationcivique/Pages/2008/DossierJeu.aspx
Sestier, D. (2009). Après les serious games, les green games. Présentation de jeux de simulation environnementale par le réseau Ludus http://lewebpedagogique.com/reseauludus/2009/05/22/apres-les-serious-games-les-green-games/
Urgelli, B. (2009). Les logiques d'engagement d'enseignants face à une question socioscientifique médiatisée - le cas du réchauffement climatique - Thèse de doctorat - ENS LSH http://benoit.urgelli.free.fr/Recherches/These-2009/index.html
Géomatique et enseignement
Vous vous intéressez à la cartographie numérique, aux SIG, aux globes virtuels, au géoweb... Vous voulez en savoir plus sur les outils et les activités pédagogique possibles avec vos étudiants ou vos élèves... Alors ce site est fait pour vous. Il s'agit de l'Observatoire de pratiques géomatiques de l'Institut Français de l'Education (ENS Lyon). Ayant contribué à fonder et à faire vivre cet observatoire pendant 5 ans, nous ne pouvons que vous le recommander !
La lettre d'information géomatique éditée par Jérôme Staub vous permet de vous tenir à jour régulièrement des nouveautés.Cliquer ici pour vous inscrire et là pour consulter les archives
Nouveaux regards cartographiques sur la mondialisation (Journée d'études ENS Lyon - IFE, 18 mai 2011)
Une journée de réflexion (18 mai 2011) organisée par l’ENS de Lyon, le site Dgesco-Géoconfluences et l’Institut français de l’Éducation (IFÉ) a été l’occasion d’un échange entre les producteurs de cartes, cartographes et chercheurs, le monde des usagers – enseignants, élèves, citoyens, étudiants – et les milieux de diffusion de la carte (édition, revue, site web…). Sa diffusion en ligne peut contribuer à la réflexion sur les usages pédagogiques de la carte dans l’enseignement secondaire, notamment dans la perspective du prochain programme (rentrée 2012) en classe de terminale sur le thème "des cartes pour comprendre le monde".
Accès aux vidéos et aux présentations des intervenants sur le site Géoconfluences : Emmanuelle Boulineau (ENS de Lyon / UMR 5600 EVS) ; Laurent Carroué (Inspection générale) ; Sylvain Genevois (ENS de Lyon / IFÉ) ; Thierry Joliveau (UMR 5600 EVS / Université J. Monnet) ; Pascal Orcier (UMR 5600 EVS / Université Lyon 3) ; Delphine Papin (journal Le Monde) ; Sylviane Tabarly (Dgesco / ENS de Lyon) ; Frank Tétart (revue Carto) ; Éric Verdeil (UMR 5600 EVS / CNRS)
Accès aux vidéos et aux présentations des intervenants sur le site Géoconfluences : Emmanuelle Boulineau (ENS de Lyon / UMR 5600 EVS) ; Laurent Carroué (Inspection générale) ; Sylvain Genevois (ENS de Lyon / IFÉ) ; Thierry Joliveau (UMR 5600 EVS / Université J. Monnet) ; Pascal Orcier (UMR 5600 EVS / Université Lyon 3) ; Delphine Papin (journal Le Monde) ; Sylviane Tabarly (Dgesco / ENS de Lyon) ; Frank Tétart (revue Carto) ; Éric Verdeil (UMR 5600 EVS / CNRS)
Vous trouverez un compte-rendu de cette journée d'études sur ce blog de géographie
Colloque international des didactiques de l’histoire, de la géographie et de l’éducation à la citoyenneté
Québec, Université Laval, 26-28 octobre 2012
De nouvelles voies pour la recherche et la pratique en HGEC
Axe 1 : progression des apprentissages
L’instauration de programmes fondés sur le développement de compétences a amené certains enseignants et didacticiens de la géographie, de l’histoire et de l’éducation à la citoyenneté à revoir leurs conceptions de l’évaluation. Cela pose le problème de la nature des outils d’évaluation employés et de ce qu’ils évaluent.
Peut-on véritablement évaluer des compétences ? Quelles validations expérimentales des construits théoriques que sont les habiletés de haut niveau ou les compétences visées ont été réalisées ou à partir de quelles observations systématiques ces habiletés et compétences ont-elles été induites ? Quels outils d’évaluation sont offerts aux enseignants ? Comment s’en servent-ils ? Lorsqu’il est question d’évaluation, il importe également de s’interroger sur la progression des apprentissages. Quelles échelles et quels indicateurs de développement de ces compétences ont été développés ? Sur quoi sont-ils basés ? Quelles implications ont-ils sur
la nature, la séquence et l’effet des savoirs à enseigner, des enseignements et des apprentissages ?
Axe 2 : Les pratiques de classe
Les enseignants d’histoire, de géographie et d’éducation à la citoyenneté se réfèrent généralement à un ensemble de pratiques et de valeurs culturelles et sociales, ainsi que de finalités : le développement de l’esprit critique des élèves, la construction autonome d’interprétations valides, etc. Comment les enseignants s’organisent-ils pour décider des objets d’enseignement à proposer aux élèves ? Quels facteurs entrent en jeu pour amener un enseignant à croire que ses choix ou ses décisions sont pertinents ou sont cohérents avec le curriculum prescrit ? Quels arguments didactiques, approches et stratégies les enseignants mobilisent-ils dans
cette démarche ? Quelles stratégies sont privilégiées pour aider l’élève à réinvestir ses acquis en histoire, en
géographie ou en éducation à la citoyenneté dans sa vie quotidienne ? Existe-t-il des modèles permettant de concilier le niveau de développement intellectuel et social des élèves et la nature des enjeux sociaux et des controverses à analyser ?
Axe 3 : Moyens didactiques et appuis à l’enseignement
Les enseignants et les élèves recourent de plus en plus à des outils TIC et à des environnements d’apprentissage numérisés (documents multimédias, réseaux sociaux, etc.) servant au repérage, au traitement et au partage de l’information. Cependant, les ensembles didactiques, dans leur forme traditionnelle (manuels de l’élève, cahiers d’exercices, etc.), ne sont pas moins utilisés et jouissent d’une grande crédibilité auprès des élèves, des enseignants et des étudiants en formation à l’enseignement. La recherche tient pourtant les moyens d’enseignement en partie responsables de l’écart endémique entre les programmes axés sur le développement d’aptitudes réflexives et la vision statique de l’histoire-géographie exprimée par les élèves. Quels usages les enseignants et les élèves font-ils de ces aides à l’apprentissage ? Quels types d’outils soutiennent mieux un enseignement permettant aux savoirs « recontextualisés » de (re)trouver, dans le cadre scolaire, une signification et favorisant le développement d’une conscience citoyenne éclairée ?
Axe 4 : La formation initiale et continuée
Impulsés par des mutations idéologiques et sociales profondes, de nombreux changements bouleversent aujourd’hui l’enseignement de la géographie, de l’histoire et de l’éducation à la citoyenneté. L’évolution en cours se caractérise non seulement par une redéfinition des orientations curriculaires propres à ces disciplines, mais aussi par une métamorphose de la dynamique de la classe. Appelés à maîtriser de nouveaux enseignements, les enseignants sont aussi confrontés à des élèves dont les valeurs, les comportements et les acquis ont considérablement changé au fil des années. Au regard de ces transformations, la formation initiale des enseignants est-elle adéquate ? À quels ajustements ou transformations appellent-elles dans ce domaine ? La formation continuée permet-elle vraiment aux enseignants en exercice de renouveler leurs pratiques
professionnelles ? Quels moyens faut-il déployer pour outiller les enseignants afin qu’ils puissent relever les nouveaux défis que la société leur propose ?
Télécharger le programme
jeudi 22 décembre 2011
TICE et nouveau programme de Géographie Première
Sylvain Genevois, Les territoires du quotidien en France : approches possibles (et raisonnables) avec les TICE, Journée d'étude APHG, 1er décembre 2011
L'APHG et l'Inspection pédagogique régionale de Lyon ont consacré une journée-formation le 1er décembre 2011 sur le thème : Géographie de la France, approches renouvelées. Nous y avons présenté quelques réflexions sur la notion de territoires (de vie, de proximité, de projet,...) dans le nouveau programme de géographie Première. Sans défendre pour autant ce programme jugé infaisable par la plupart des enseignants, il s'agissait de donner des repères sur cette notion de "territoire du quotidien" qui ne doit pas être réduite à celle de territoire local ou de territoire proche. L'objectif était également de donner quelques pistes d'utilisation des TICE, dont il ne suffit pas de dire qu'on invite à "les utiliser le plus possible" sans mesurer l'impact de ces nouveaux outils sur l'espace (en particulier les outils de géolocalisation dans la vie quotidienne)
Voir le diaporama de la présentation
Nous reproduisons ici la grille de lecture sur le "système territorial" que nous avons élaborée à cette occasion :
Le terme de diagnostic territorial est utilisé plutôt en géographie de l'aménagement et renvoie à la notion d'"intelligence territoriale", notion très connotée et éloignée des préoccupations de la géographie scolaire.
Si j'ai repris volontairement ce terme, c'est d'abord parce qu'on l'utilise beaucoup dans le domaine des SIG dans l'idée de dégager les enjeux et les acteurs d'un territoire à travers le système d'information. Ensuite il me semble qu'on peut l'orienter vers l'idée de construire une fiche d'identification de "son" territoire (croisant le territoire vécu et le territoire institutionnel).
Ce schéma permet de saisir la double logique à l’œuvre dans les logiques territoriales : une territorialité par la base, vécue et émotionnelle ; une territorialité par le haut plus abstraite, d’essence idéologique et politique. La logique des citoyens et la logique des décideurs ne sont pas disjointes : l’enjeu majeur des nouveaux territoires est précisément de les rapprocher en faisant correspondre, autant que faire se peut, les deux approches. Mais en dépit de l’aspiration à développer des démarches participatives, il y a bien souvent un hiatus entre l’espace vécu/perçu de l’homme-habitant et les espaces de projet ou d’aménagement proposés par les décideurs.
L’approche par le diagnostic territorial permet de dégager les enjeux et de confronter les points de vue d’acteurs. Dans la politique d'aménagement en France, il est intéressant de montrer également le changement de perspective. A la logique volontariste et descendante (top-down) s'est substituée une logique participative ascendante (bottom-up) : c'est du moins la dimension mise en avant dans les projets territoriaux aujourd'hui, même si le poids des acteurs forts l'emporte souvent sur la participation des citoyens.
L'APHG et l'Inspection pédagogique régionale de Lyon ont consacré une journée-formation le 1er décembre 2011 sur le thème : Géographie de la France, approches renouvelées. Nous y avons présenté quelques réflexions sur la notion de territoires (de vie, de proximité, de projet,...) dans le nouveau programme de géographie Première. Sans défendre pour autant ce programme jugé infaisable par la plupart des enseignants, il s'agissait de donner des repères sur cette notion de "territoire du quotidien" qui ne doit pas être réduite à celle de territoire local ou de territoire proche. L'objectif était également de donner quelques pistes d'utilisation des TICE, dont il ne suffit pas de dire qu'on invite à "les utiliser le plus possible" sans mesurer l'impact de ces nouveaux outils sur l'espace (en particulier les outils de géolocalisation dans la vie quotidienne)
Voir le diaporama de la présentation
Nous reproduisons ici la grille de lecture sur le "système territorial" que nous avons élaborée à cette occasion :
Le terme de diagnostic territorial est utilisé plutôt en géographie de l'aménagement et renvoie à la notion d'"intelligence territoriale", notion très connotée et éloignée des préoccupations de la géographie scolaire.
Si j'ai repris volontairement ce terme, c'est d'abord parce qu'on l'utilise beaucoup dans le domaine des SIG dans l'idée de dégager les enjeux et les acteurs d'un territoire à travers le système d'information. Ensuite il me semble qu'on peut l'orienter vers l'idée de construire une fiche d'identification de "son" territoire (croisant le territoire vécu et le territoire institutionnel).
Ce schéma permet de saisir la double logique à l’œuvre dans les logiques territoriales : une territorialité par la base, vécue et émotionnelle ; une territorialité par le haut plus abstraite, d’essence idéologique et politique. La logique des citoyens et la logique des décideurs ne sont pas disjointes : l’enjeu majeur des nouveaux territoires est précisément de les rapprocher en faisant correspondre, autant que faire se peut, les deux approches. Mais en dépit de l’aspiration à développer des démarches participatives, il y a bien souvent un hiatus entre l’espace vécu/perçu de l’homme-habitant et les espaces de projet ou d’aménagement proposés par les décideurs.
L’approche par le diagnostic territorial permet de dégager les enjeux et de confronter les points de vue d’acteurs. Dans la politique d'aménagement en France, il est intéressant de montrer également le changement de perspective. A la logique volontariste et descendante (top-down) s'est substituée une logique participative ascendante (bottom-up) : c'est du moins la dimension mise en avant dans les projets territoriaux aujourd'hui, même si le poids des acteurs forts l'emporte souvent sur la participation des citoyens.
mardi 20 décembre 2011
Grand Paris, grands moyens
Une maquette numérique du Grand Paris : un Google Earth géant sur 48 écrans soit 37 m2 au sol, c'est à voir !
Voici une expo à ne pas manquer, à la fois pour la richesse des documents, plans, cartes et autres vidéos qui restituent l'histoire de Paris dans le temps long (depuis l'oppidum des Parisii jusqu'au Paris métropole d'aujourd'hui) et pour la maquette numérique de 37 m2 qui donne à découvrir le projet "Paris Métropole 2020". Développée en partenariat avec Google et JC Decaux, et constituée de l’assemblage à plat de 48 écrans Google Earth synchronisés, cette maquette permet d’associer aux photos aériennes de la ville des images de projets urbains : on explore les grands projets d'aménagement urbain un par un comme si on y était !
Grâce aux pupitres à commande tactile, on survole Paris en très haute définition, on peut naviguer, zoomer, dézoomer, faire apparaître le descriptif de chaque projet urbanistique. Vous me direz : rien là de très révolutionnaire, on peut faire cela chez soi tranquillement installé devant son ordinateur. D'ailleurs la maquette est téléchargeable sous forme de fichier KMZ et on peut l'exploiter avec des élèves dans Google Earth. Oui mais là on en prend plein les yeux, on mesure la puissance (et les limites) de ce regard surplombant la ville et le vaste monde. Jugez plutôt avec le petit extrait vidéo que j'ai pu faire sur place. Attention cela donne par moments un peu le tournis !
Tout cela se passe au Pavillon de l'Arsenal, 21, boulevard Morland, 75004 Paris (métro Sully-Morland ou Bastille). Des visites guidées sont possibles en particulier pour les scolaires ou les étudiants.
Parmi les nombreux plans urbains qui jalonnent l'exposition et qui permettent de mesurer l'extension spatiale de la ville, quelques-uns ont retenu mon attention. Ainsi le plan levé vers 1730 par Sr Roussel, ingénieur géographe du Roi. Il montre les faubourgs ainsi que les châteaux et villages situés dans les environs de Paris. Très connu, ce plan est disponible en haute définition sur ce site aux côtés de divers plans anciens de Paris.
Totalement différent et plus proche de l'art, voici un autre plan très intéressant de 1983, conçu par l'architecte Roland Castro dont on connaît les idées sur la "centralité périphérique". Admirez le pavage SVP :
Mais le clou de l'expo a été pour nous la découverte de ces photos de Paris Match dans un numéro futuriste... de 1967, montrant le "Paris dans 20 ans". Preuve que la prospective urbaine a déjà une longue histoire :
La course au gigantisme et notamment les immeubles de très grande hauteur étaient déjà à la mode, même si à l'époque on ne parlait pas encore de la "ville dense" :
A comparer aux projets actuels, en particulier la tour Phare de la Défense :
On observe pourtant des ruptures dans l'histoire urbaine. Ainsi la place des routes et autoroutes urbaines : dans les années 1960, on envisage d'implanter des axes, radiales et autres rocades pour pénétrer en auto directement en plein Paris !
Aujourd'hui ce sont plutôt les transports en commun et les liaisons de banlieue à banlieue qui sont au centre des préoccupations ("l'effet tramway" est passé par là : ce n'est plus seulement la vitesse qui est en jeu dans les transports urbains, mais la capacité des infrastructures à fabriquer de la ville). Voir à ce sujet cette table ronde très intéressante sur la métropole européenne durable.
Une constante par contre : l'imagination sans limites des architectes qui donnent à rêver sur la ville, sur ces nouveaux modes d'habiter à travers des maquettes et des affiches de bâtiments futuristes. Près d'un demi siècle après les projets urbanistiques du Paris des années 1960, la "fabrique de la ville" n'a pas tant changé que cela.
Cependant les urbanistes, les aménageurs et autres paysagistes sont désormais plus sensibles à "rendre la ville habitable", à restituer la part de la nature dans la ville, à développer les écoquartiers, à favoriser les ambiances paysagères. En témoigne le rôle central des parcs urbains autour desquels s'ordonnent les nouvelles constructions comme par exemple dans le projet d'aménagement Clichy-Batignolles (ici le parc Martin Luther-King, voir le descriptif du projet) :
Pour compléter cette exposition :
- Dans le cadre du projet Paris 2030, Stephen Sawyer et son équipe de l'Université américaine de Paris ont réalisé une cartographie culturelle de Paris-métropole. Le rapport intermédiaire (mars 2010) est consultable sur Internet avec des cartes très intéressantes qui en disent long sur les fractures socio-culturelles entre les Parisiens du centre et ceux de la périphérie :
- Le comité d’histoire de la Mairie de Paris propose une exposition virtuelle sur les 20 arrondissements et la croissance de la capitale de 1840 à nos jours. A l'aide d'images et de cartes de grande qualité sont abordées diverses thématiques (transports, fortifs, activités...). On peut facilement construire une activité sur la croissance de Paris à partir de ces documents :
http://www.parismetropolitaine.fr/naissancedes20arrondissementsparisiens/index.html
Carte indiquant les communes absorbées par Paris en 1859
Savoir et savoir enseigner le territoire
Vient de paraître
THÉMINES J.-F. (2011). Savoir et savoir enseigner le territoire. Toulouse : Presses Universitaire du Mirail, coll. «Questions d’éducation », 176 p. ISBN: 978-2-8107-0173-5
THÉMINES J.-F. (2011). Savoir et savoir enseigner le territoire. Toulouse : Presses Universitaire du Mirail, coll. «Questions d’éducation », 176 p. ISBN: 978-2-8107-0173-5
Enseigner le territoire, c’est permettre la compréhension du monde contemporain à travers l’analyse de l’action des sociétés sur l’espace terrestre. C’est là une mutation essentielle dans l’enseignement de la géographie aujourd’hui : le cours n’est plus un exposé déclaratif sur l’état du monde, mais une réflexion sur notre rapport au monde. À travers l’étude de pratiques, de conflits et d’enjeux d’aménagement, il s’agit ainsi de former des personnes capables de jugement et d’intervention dans une société démocratique. En arrière-plan, se pose alors la question de savoir quel monde l’enseignant cherche à faire expérimenter par ses élèves en classe de géographie.
L’ouvrage, qui s’appuie sur les tout nouveaux programmes de géographie de collège et de lycée, propose trois niveaux de réflexion : une analyse détaillée de l’évolution des contenus d’enseignement et du concept de territoire alliant savoir scientifique et reconstruction didactique ; une approche innovante à travers des exemples précis de mises en œuvre ; et enfin un questionnement plus global sur le métier et les enjeux de l’enseignement du territoire.
Agrégé d’histoire-géographie, Jean-François Thémines est docteur en géographie, professeur des universités et directeur adjoint à l’IUFM de l’université de Caen-Basse-Normandie.
A lire : une présentation de l'ouvrage par Denis Eckert dans Mappemonde (n° 103)
A lire : une présentation de l'ouvrage par Denis Eckert dans Mappemonde (n° 103)
lundi 19 décembre 2011
L'éducation en vue du développement durable : sciences sociales et élèves en débats
Vient de paraître
François Audigier, Nadine Fink, Nathalie Freudiger & Philippe Haeberli (Ed.), L'éducation en vue du développement durable : sciences sociales et élèves en débat, Cahiers des Sciences Sociales de l'Education, Université de Genève, Faculté de Psychologie et des Sciences, n° 130, juillet 2011
La complexité du concept de développement durable et des actions à mettre en œuvre ainsi que les controverses théoriques, pratiques et politiques qu’il suscite rendent plus actuelle et nécessaire que jamais la construction d’une posture articulant dimensions environnementales, sociales et démographiques, économiques et technologiques, historiques et géographiques, politiques et juridiques, culturelles et éthiques. La convocation de savoirs et de savoir-faire propres aux sciences sociales constitue une contribution nécessaire à la construction d’une telle posture, elle-même condition de la formation du citoyen.
Dans cet ouvrage, l’équipe de recherche en didactiques et en épistémologie des sciences sociales (ERDESS) présente la première phase (2007-2009) d’une recherche subventionnée par le Fonds national suisse. Une séquence d’enseignement-apprentissage sur le thème « populations, sociétés, changements climatiques » a été mise en œuvre dans des classes de Suisse romande des degrés primaires et secondaires. Les méthodes croisent des approches qualitatives et quantitatives pour analyser les différents types de données récoltées. Les résultats mettent en exergue les potentialités des pratiques de débat pour amener les élèves à construire et à mobiliser des savoirs de sciences sociales, pour décider et agir dans une perspective de développement durable.
L’ERDESS réunit des enseignants-chercheurs des Universités de Fribourg et de Genève, des Hautes écoles pédagogiques des cantons du Valais et de Vaud. Dirigée par le professeur François Audigier, elle mène, depuis 2002, des travaux et projets de recherche sur les disciplines et les enseignements de sciences sociales, essentiellement l’histoire, la géographie et l’éducation à la citoyenneté.
Avec les contributions des membres de l’équipe ERDESS : François Audigier, Pierre-Philippe Bugnard, Samuel Fierz, Nadine Fink, Nathalie Freudiger, Philippe Haeberli, Philippe Hertig, Aude Iseli, Philippe Jenni, Alain Pache, Guillaume Roduit, Pierre Varcher.
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